À quoi devrait ressembler l'après-29 novembre, une fois que les urnes auront rendu leur verdict. Crise au FLN. Menace de boycott des partis islamistes. Pénurie de candidats. Crédibilité mise à rude épreuve. De nouveaux aventuriers se découvrent des talents de politiques et courent après le siège à l'Assemblée communale, non seulement pour bénéficier du fameux mandat, mais aussi pour se hisser dans la caste des intouchables à la faveur d'une immunité qui protège les personnalités qui se recrutent davantage comme dans un club. Aussi à quoi devrait ressembler l'après-29 novembre, une fois que les urnes auront rendu leur verdict? Si au plan social les choses restent incertaines, c'est au plan politique que les retombées sont à attendre. Il va de soi qu'une nouvelle carte politique se dessinera et même propulsera de nouvelles formations politiques au-devant de la scène. Si en octobre 2002, les élections locales ont vu la participation de plus d'une vingtaine de partis en plus des listes d'indépendants, il n'en est pas de même pour le prochain scrutin où seuls neuf partis sont autorisés à y prendre part. Une première décantation par la loi s'est ainsi déjà opérée. Et dans le cas où la crise au FLN persiste ou que les partis islamistes exécutent leurs menaces de boycott, une seconde décantation n'est pas à écarter. Ce qui donnerait naissance indubitablement à une nouvelle carte politique. Ceci en raison de l'inaptitude de ceux qui avaient pris leurs distances par rapport aux élections, d'une part alors que le pays fait face à une situation sociale explosive: crise du logement, pénurie des denrées alimentaires, chômage, grèves se déclenchant ici et là dans les entreprises nationales....Et au manque, ou absence de maturité politique de ceux prétendant gouverner la commune, d'autre part. Dans cette course aux communales, le FLN qui fait face à une grogne interne et aux contestations, risque d'en faire les frais et risque même de perdre son leadership. Le RND, le FNA et, à un degré moindre, le RCD et le FFS sont aux aguets. Enfin, quelles que soient les raisons qui ont poussé une frange de la société à ne pas voter lors des dernières législatives, le résultat est là, palpable et effrayant. Après l'affichage des résultats: choc, consternation, abattement chez les partis. Ceux-ci ont appris, à leurs dépens, que pendant qu'ils faisaient étalage de leur éloquence, les citoyens-électeurs étaient concentrés sur les problèmes sociaux et les difficultés de leur quotidien. Aujourd'hui, il serait illusoire de se voiler la face et de se dire que les électeurs vont se bousculer aux urnes même si les locales ont toujours attiré plus de monde. Politique de proximité oblige et surtout tribalisme. Aussi, les partis en lice se doivent-ils d'innover non pas dans leurs stratégies mais dans la tenue de leurs promesses, seules à même de permettre à l'Algérie d'enregistrer un saut qualitatif dans le cadre du renouvellement des institutions élues et de consolider par là même la légitimité de l'ensemble des institutions de la République. Par la nature et l'ampleur des enjeux qu'elles comportent en termes d'approfondissement de la démocratie locale et de dynamisation du développement local. De ce fait, les prochaines élections auront un impact déterminant sur le processus de consolidation de l'édifice institutionnel national. A cet égard, le vaste chantier des réformes engagées, particulièrement celles relatives aux collectivités territoriales, et les conditions générales d'organisation et d'administration du territoire doivent donner lieu, dans le cadre du programme du gouvernement, à des actions novatrices visant la consolidation de la décentralisation et le renforcement de la démocratie et du fonctionnement des organes des communes ainsi que leur gestion administrative et la consécration d'un véritable statut de l'élu local. Ceci en attendant l'adoption du nouveau Code communal et de wilaya.