La lenteur des réformes financières n'est pas la seule source de découragement des investisseurs français. Un autre appel du pied au patronat français. En visite officielle de deux jours, jeudi et vendredi, à l'Hexagone, le ministre des Finances a eu une rencontre avec une soixantaine d'entrepreneurs, issus de divers secteurs, notamment bancaires. Au menu de cette entrevue: expliquer les réformes réalisées dans les secteurs bancaire et financier en Algérie. «Il y a, aujourd'hui, un mouvement d'investissements qui est croissant et que nous souhaitons voir conforter», a indiqué le ministre des Finances qui a essayé de répondre aux questions et aux attentes des investisseurs qui sont aujourd'hui présents dans un certain nombre d'activités dont les banques, les services, l'agroalimentaire ou encore le médicament. Selon les observateurs des relations économiques algéro-françaises, la lenteur accusée dans les réformes financières et bancaires, en Algérie, n'est pas la seule source de découragement des investisseurs français à venir s'installer en Algérie. Il y a, certes, la bureaucratie qui règne en maître des lieux, mais les opérateurs français relèvent un autre problème, on ne peut plus crucial. Il s'agit des difficultés rencontrées dans l'octroi des visas de longue durée. Autre casse-tête chinois relevé: le manque de transparence, les pots-de-vin. Ce sont, en effet, autant de freins empêchant les opérateurs économiques français, ou autres, à venir investir en Algérie. Outre le fait de convaincre les opérateurs français sur le développement du climat des affaires en Algérie, le ministre des Finances a procédé, hier, à la signature d'une convention algéro-française dans le domaine des assurances. A en croire les propos de Karim Djoudi, au terme de cette convention, les opérateurs économiques français auront la possibilité d'investir dans le domaine des assurances, en Algérie. Sur le plan financier, l'une des questions fortes qui a été posée, lors de cette rencontre avec le Medef, a été le devenir du marché financier algérien, a souligné M.Djoudi. L'intérêt de cette question est liée au fait que «dans la perspective d'un développement du marché des assurances, ce développement doit être adossé à celui du marché financier», a-t-il précisé. Par ailleurs, lors de sa visite de deux jours en France, Karim Djoudi s'est entretenu avec le ministre français du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique, Eric Woerth, d'un programme de renforcement du partenariat entre les deux pays. Ce partenariat prévoit, entre de nombreux autres segments, l'élévation de l'Ecole des Douanes d'Oran en une Ecole nationale et son jumelage avec son homologue française de Tourcoing, dans le nord de la France. Il faut savoir que la visite du ministre des Finances en France intervient quatre mois après celle effectuée par le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar. Le même objectif a été, en effet, recherché par M.Temmar lors de son déplacement, en octobre 2007, à l'Hexagone. Le discours tenu devant le patronat français était pratiquement le même qu'a tenu, ce week-end, Karim Djoudi.