En signant quelques contrats commerciaux avec le Maroc, le président français s'est cru obligé de caresser le Palais royal marocain dans le sens du poil...en oubliant que la dignité et la liberté n'ont pas de prix. Le soutien public et officiel de Nicolas Sarkozy à la marocanité du Sahara occidental n'est pas en soi une surprise. Par contre, il démontre, outre la gaucherie diplomatique de la personne, l'impasse dans laquelle il est en train d'engager la France sur le plan international. Car, il faut bien que le président français explique comment peut-il concevoir le projet «d'une Union méditerranéenne» sans que le peuple sahraoui ne se soit pas prononcé sur son avenir par un référendum, tel que prévu par la communauté internationale. Le gouvernement sahraoui a réagi vigoureusement dans un communiqué rendu public hier à Bir Lahlou. Dans ce communiqué, dont l'agence APS s'est fait l'écho, le gouvernement de la République arabe sahraouie et démocratique (Rasd) a estimé hier de «graves» et d'«inopportunes» les déclarations faites à Rabat par le président français, M.Nicolas Sarkozy. «Elles sont graves, indique le communiqué de la Rasd, parce qu'elles ignorent toutes les résolutions des Nations unies qui reconnaissent le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance et constituent un encouragement à l'intransigeance et un alignement sur la position de l'occupant marocain qui tente désespérément de légitimer son fait accompli au mépris des principes les plus élémentaires de la démocratie.» Elles sont inopportunes, précise la même source, parce qu'elles interviennent au moment où le processus de négociations entre le Front Polisario et le Maroc, sous les auspices du secrétaire général des Nations unies et son envoyé personnel, se trouve dans une phase qui appelle les membres du Conseil de sécurité à jouer un rôle positif en aidant les deux parties au conflit à aller de l'avant en vue de trouver, comme le stipule la résolution 1754 d'avril dernier, une solution qui garantisse le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.