Sans surprise, le président français, Nicolas Sarkozy, en visite à partir d'hier au Maroc, appui les thèses royales de l'autonomie du Sahara Occidental. En effet, dans un entretien accordé à un journal marocain très proche du palais royal, Sarkozy, abordant le dossier du Sahara Occidental, déclare : " la France se félicite que les parties au conflit aient commencé à discuter sur la base de la résolution 1754 du Conseil de sécurité. Après la première rencontre de négociations à Manhasset, la France souhaite qu'un véritable dialogue s'engage à fond ". Et dans sa position, le président français voit le contour d'un règlement politique de la question du Sahara en se référant à la résolution 1754 qui d'après lui cite le plan d'autonomie présenté par le Maroc qu'il qualifie de " crédible et de constructif. C'est aussi le point de vue de la France ". Dans cet entretien, Nicolas Sarkozy, écartant dans ses propos le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, relève qu'au-delà le bénéficie à attendre d'un règlement , " c'est la relance de la construction de l'Union du Maghreb arabe (UMA) et de véritables progrès vers une intégration régionale qui se fera au bénéficie de tous ". C'est dire que le président français oubli que l'un des obstacles de la relance de l'UMA, est justement la question du Sahara Occidental dont le Maroc s'entête en continu à bafouer les résolutions de l'ONU. C'est aussi la signification ouverte de la France officielle de soutenir sans retenue l'annexion du Sahara Occidental par le Maroc. Ce pays, en effet, ne cesse, par toutes les voies diplomatiques et autres, de clamer, avec le soutien de certains pays occidentaux dont principalement la France, qu'il n'acceptera jamais l'existence à ses frontières méridionales d'un régime qui diffère idéologiquement de sa monarchie. Dans le contexte actuel, la position de Nicolas Sarkozy doit être prise pour ce qu'elle est : une fin de non recevoir à toutes les initiatives de paix émises par la communauté internationale et par conséquent le refus brutale au peuple sahraoui d'avoir accès à ses droits fondamentaux et inaliénables pour lesquels, il lutte depuis trois décennies contre l'occupation de son territoire national. Les propos du président français font partie de la traditionnelle politique de complicité entre l'Elysée et le palais royal au sujet de la question du Sahara Occidental et qui s'enferme dans un échafaudage totalement monté pour maintenir le diktat dans la région du Maghreb. Dans ce contexte, le Maroc a toujours représenté pour la France un partenaire de premier plan dans une stratégie de politique maghrébine de l'Elysée bien ajustée. Cette stratégie se révèle aujourd'hui à travers le projet de Sarkozy visant à la construction de l'Union de la Méditerranée. Et si dans l'esprit de son initiateur, ce projet a vocation à réunir les pays riverains autour de projets concrets, son avenir qui se joue autour de quelques domaines clés dans lesquels la France se dit avoir le devoir de faire progresser ensemble (développement économique, dialogue des cultures, domaine sécuritaire), il y a lieu de dire que ces solidarités concrètes que préconise Nicolas Sarkozy, ne peuvent fortifier une conscience méditerranéenne sans la solution juste du problème du Sahara Occidental en tant que question de décolonisation déjà par l'ONU.