Alors que le FFS et le RCD dénoncent la partialité de l'administration, le RND et le MSP sont d'ores et déjà sur un front de campagne. Crise interne, bras de fer avec l'administration et travail de proximité. Telle est la situation qui caractérise la scène politique nationale à quelques semaines des élections locales. Le RND et le MSP sont, d'ores et déjà, à l'heure de la campagne. Le parti de Ahmed Ouyahia est déterminé de rafler le plus grand nombre possible de sièges. Le RND se trouve sur tous les fronts. Même si la campagne officielle n'a pas encore commencé, la deuxième force politique du pays, après le FLN, s'est engagée dans une campagne «discrète». Les bureaux communaux et de wilaya du RND ont intensifié leur travail de proximité. A l'intérieur du pays, les candidats RND multiplient leurs contacts avec les citoyens, à travers des rencontres de proximité. L'objectif du RND est d'enregistrer de meilleurs résultats que lors des élections de 2002. D'ailleurs, les commissions locales chargées de la confection des listes électorales ont reconduit les mêmes élus de 2002, dans un bon nombre de communes. Au RND, on explique cela par l'efficacité de ces maires, lors de leur mandat. Autrement dit, le bilan de ces élus est positif aux yeux du parti d'Ahmed Ouyahia. Même si dans la plupart des cas, rares sont les maires qui font le bilan de leurs mandats. Ayant bien compris l'importance du travail de proximité dans cette échéance, le parti islamiste du MSP s'y est engagé lui aussi. Le président de cette formation, M.Bouguerra Soltani, a animé, avant-hier, une rencontre avec ses militants et sympathisants. Ayant pris conscience que la moyenne d'âge des électeurs est très jeune, M.Soltani s'est montré «très préoccupé par la situation de la jeunesse». «Les jeunes n'ont d'autre patrie que l'Algérie, ni de perspectives en dehors de leur pays», a t-il souligné. Espérant réussir un bon coup chez cette catégorie d'électeurs, le conférencier estime que «l'espoir et l'avenir sont entre les mains des jeunes qui sont appelés à prendre le flambeau et la responsabilité», a-t-il dit. Et de s'étonner de l'absence d'une prise en charge réelle des problèmes des jeunes. La troisième formation de l'Alliance présidentielle, à savoir le FLN, est en retard par rapport à ses alliés. La raison: la crise interne qui souffle sur le «toit» du vieux parti. La première force politique nationale est préoccupée par les mouvements de protestations signalés chaque jour à travers le pays. La grogne s'amplifie et les mécontents sont nombreux. L'instance exécutive du FLN cherche à prendre en charge ces revendications et atténuer, plus au moins, les tensions avant le début de la campagne, pour pouvoir s'engager dans cette course. En outre, le FFS et le RCD continuent le bras de fer avec l'administration. Comme à leur habitude le FFS a déjà crié au voleur. Il a dénoncé ce qu'il qualifie de «blocages administratifs». Le parti d'Aït Ahmed réitère qu'il détient des preuves sur les dépassements de l'administration sur les listes du FFS. Pour M.Zerhouni, ministre de l'Intérieur, le FFS a présenté des candidats qui représentent un danger et une menace à l'ordre public. De son côté, le RCD a dénoncé la partialité de l'administration. Pour la formation de Saïd Sadi, «la confection et le dépôt des listes de candidatures pour les élections locales du 29 novembre 2007 ont été marqués par des pratiques et des méthodes connues des stratégies de fraude électorale.». Entre désarroi et satisfaction, il reste à savoir qui sortira grand vainqueur du prochain scrutin.