Le 23 octobre, le président a expliqué le phénomène des kamikazes par le marasme, hier, il a soutenu que la recrudescence de la violence est purement criminelle. Le président Abdelaziz Bouteflika ne renoncera pas au projet de la réconciliation nationale. Cette démarche sera, bien au contraire, soutenue afin de rétablir, d'une manière définitive, la paix dans le pays. C'est le principal message qu'a voulu transmettre le premier magistrat du pays, à l'occasion de son discours prononcé à l'ouverture de l'Année judiciaire. «Notre politique a permis au pays de renouer avec la paix et la stabilité, et de se lancer dans un processus de développement global dans tous les domaines, tout comme elle a offert des opportunités de drainer les investissements étrangers et d'assurer une vie meilleure pour tous les Algériens et Algériennes», a-t-il déclaré. Ce sont, à en croire le chef de l'Etat, justement «ses réalisations» qui dérangent à l'intérieur comme à l'extérieur du pays. «C'est ce développement et rien d'autre, qui est ciblé par ceux qui, de l'intérieur comme de l'extérieur, nourrissent de la haine envers l'Algérie et veulent nuire à ses intérêts, croyant qu'en perpétrant des crimes contre les innocents et les biens, ils parviendront à miner ses capacités et venir à bout de la détermination de son peuple à réaliser sa sécurité et sa stabilité.» Si le 23 octobre, le président a affirmé que les kamikazes sont nés du marasme social. Hier, il s'est rétracté en défendant que les actes commis ces derniers mois «ne visent aucune politique, quelle que soit sa nature». Ainsi, de l'avis du président, la recrudescence de la violence, le recours à des attentats kamikazes ne traduisent pas l'échec de son projet de réconciliation. Loin s'en faut. Au plus perplexe, précisément ceux qui doutent de l'efficacité de la Charte. Aux voix qui se sont élevées contre «le pardon» accordé aux repentis, il rappelle que «les actes terroristes aveugles perpétrés dans notre pays ne sont motivés ni par le rejet d'une politique donnée ni par une quelconque situation politique. Il s'agit d'un acte purement criminel visant l'effusion du sang des innocents, sans foi ni loi». Le président Bouteflika a, dans ce contexte, appelé les Algériens à faire preuve de vigilance, rappelant que «la vigilance et la prévention du terrorisme sont désormais une obligation pour les Algériens et Algériennes fidèles à leur pays, notamment les parents des personnes égarées, dont les enfants, inconscients des dangers qui les guettent, se font tuer et tuent des innocents pour des objectifs qui ne sont pas les leurs.» Dans un autre chapitre, devant les magistrats, le président a fait savoir que la lutte contre la corruption, sous toutes ses formes et aspects, demeure une préoccupation majeure. L'Etat s'appuiera «sur les forces vives du pays, en général, et la justice, en particulier». A partir de la Cour suprême, le président a donné le feu vert à la justice pour agir sans «pressions» dans cette mission. Il a relevé le progrès réalisé par la justice algérienne qui, a-t-il dit, «a atteint un niveau de développement tangible lui permettant de faire face aux affaires les plus complexes et les plus dangereuses pour la société et l'économie nationale». Tout en mettant en exergue le saut qualitatif réalisé par le secteur de la justice, tant en matière de traitement du nombre considérable des affaires soumises, ou en termes de services rendus par cette structure, le président a regretté le fait que la Cour suprême ne suit pas cet élan, rappelant que le président de cette institution, M.Kaddour Berradja, a affirmé que 450.000 sont en instance au niveau de la Cour suprême.