Le parlementaire italien Umberto Ranieri estime que «beaucoup de choses doivent être vérifiées et précisées». Les députés européens restent prudents face au projet de l'Union méditerranéenne proposé par le président français, Nicolas Sarkozy. Le président de la Commission des affaires étrangères de la Chambre des députés du Parlement italien, M.Umberto Ranieri, estime que cette proposition mérite d'être vérifiée. «Le projet peut être intéressant, mais beaucoup de choses doivent être vérifiées et précisées», a-t-il souligné lors du point de presse organisé avant-hier au siège de l'ambassade d'Italie à Alger. Le parlementaire italien, réaffirme que le projet du président français mérite d'être «bien étudié». M.Ranieri propose que cette idée «ne doit pas être limitée à quelques pays de la Méditerranée. Il faut l'élargir vers l'ensemble des pays du Vieux Continent». Et d'insister que «l'UE est appelée à approfondir ses capacités et à s'orienter vers le sud de la Méditerranée». Même ton affiché par le représentant du Parlement turc. Approché par L'Expression à l'occasion des deux journées d'études sur la diplomatie parlementaire, tenues les 28 et 29 octobre à Alger, Murat Mercan, président de la Commission des affaires étrangères à la Chambre des députés turque, a considéré que Sarkozy, à travers son projet de l'Union méditerranéenne, cherche à écarter et à empêcher «l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne». M.Mercan s'est montré sceptique envers l'idée de Sarkozy. Il préfère attendre que le président français affiche ses intentions pour faire des commentaires. «Tant que les grands axes de ce projet ne sont pas encore connus, je préfère prendre encore du temps pour faire d'autres commentaires sur l'UM.» Dans un autre registre, ces deux parlementaires ont qualifié les relations entre leurs pays respectifs, l'Italie et la Turquie, et l'Algérie de positives. L'Italien Ranieri s'est félicité de la coopération entre les deux capitales, notamment en matière de la lutte antiterroriste. «Les relations algéro-italiennes sont solides et positives dans différents domaines, notamment économique, politique et culturel», a-t-il indiqué. Et d'ajouter: «Ces relations peuvent s'améliorer et se développer dans l'avenir.» Sur le volet économique, il a affirmé que le nombre d'entreprises italiennes implantées en Algérie est passé, en trois ans, de 80 à 150 et que ce nombre pourrait être revu à la hausse. «Un bon nombre d'entreprises italiennes affichent un grand intérêt à venir participer à la croissance de l'économie algérienne.» D'ailleurs, le conférencier a dévoilé qu'un sommet entre les gouvernements algérien et italien se tiendra le 14 novembre prochain en Italie. «C'est un sommet que l'Italie réserve seulement à quelques pays de l'Union européenne. Cette rencontre est unique, car elle a été décidée par les deux pays afin de renforcer et de consolider la coopération bilatérale», a-t-il annoncé. Enfin, M.Ranieri a fait savoir que «l'Italie a toujours marqué sa présence aux cotés de l'Algérie, au moment même où celle-ci traversait des moments de violence et de terrorisme». S'agissant de la question du Sahara occidental, la même source a souligné qu'il a abordé ce sujet lors de ses entretiens avec le ministre des Affaires étrangères, M.Mourad Medelci, en insistant sur les résolutions des Nations unies et la recherche d'une solution positive à ce problème. De son côté, le parlementaire turc, Murat Mercan, a qualifié les relations entre son pays et l'Algérie de prometteuses. «Nous avons constaté lors de nos discussions combien les relations entre nos deux pays sont prometteuses et augurent un meilleur avenir.»