Outre les terroristes abattus et les nombreuses redditions, plus de 300 arrestations ont été opérées durant l'année 2008. La lutte antiterroriste doit impérativement être accompagnée de mesures sociales pour extirper définitivement l'idéologie extrémiste qui a nourri les maquis islamistes. Aussi est-il question, selon des sources crédibles, que les forces de sécurité supportent à elles seules le poids de la lutte. Désormais, beaucoup de choses vont changer sur le terrain, nous a-t-on promis. Est-ce la vision du tout sécuritaire qui est en train d'être revue et corrigée? Probable, dans la mesure où des voix autorisées s'élèvent aujourd'hui pour dire que la lutte antiterroriste ne doit pas être dissociée du développement social et de la relance économique. Cela ne doit plus rester au niveau des idées, mais se transformer en réalité. La reddition du fondateur du Gspc, Hassan Hattab, a constitué un grand tournant dans la lutte antiterroriste. Tout l'indique, à bien observer de plus près la réalité sécuritaire sur le terrain. Hattab et les autres émirs, qui s'étaient rendus aux forces de sécurité ou qui ont été arrêtés, ces trois derniers mois, ne seraient pas étrangers à ce changement qui s'est opéré dans la stratégie de lutte contre le terrorisme. Les informations recueillies par les forces de sécurité ont été capitales pour cerner plus profondément cette problématique. En effet, cela a permis aux responsables de la lutte antiterroriste de mieux maîtriser les milieux périphériques des groupes armés et de neutraliser leurs réseaux de soutien implantés principalement dans les zones rurales et les banlieues des grandes villes. Certes, les succès enregistrés par les forces de sécurité se suivent et incitent à l'optimisme, mais les responsables de la lutte antiterroriste refusent de baisser la garde. En plus des dizaines de terroristes abattus, ajoutés aux nombreuses redditions, rien que dans la région Centre, plus de 300 arrestations ont été opérées durant l'année 2008. Ces arrestations concernent les membres de soutien considérés comme des éléments moteurs de l'activité terroriste, selon nos sources. Lorsque les terroristes avaient pris conscience que la couverture religieuse leur a été retirée, les émirs du Gspc ont tenté de faire allégeance à la nébuleuse Al Qaîda. Ce fut un total échec. Ce qui s'est récemment passé à Tébessa et ce qui se passe toujours démontre bien qu'on est passé du terrorisme, se drapant de la couverture religieuse et idéologique au banditisme criminel local, allié aux réseaux mafieux. Ces derniers sont de plus en plus sollicités par les émirs du Gspc afin de faire diversion et obliger les forces de sécurité à desserrer leur étau des régions de Tizi Ouzou et Boumerdès. Le Gspc a été ébranlé particulièrement après la reddition de l'émir Bentouati qui a fourni aux services de sécurité des informations à caractère opérationnel, ayant permis la neutralisation de l'émir Bentitraoui et Belaïd Ahmed dit Ammi Slimane. Ce dernier, chef de la commission médicale, activant au Centre chapeautait plus de 500 terroristes sur le plan médical. La reddition de Bentouati a permis également de localiser plusieurs positions terroristes et des refuges tactiques et stratégiques au centre du pays, et notamment la position des émirs de katibas et de sériates au centre et à l'est du pays. En un mot, des aveux qui ont permis d'actualiser les listes de réseaux de soutien encore en activité, d'où le terrorisme tire une partie de sa force. Aussi, des chômeurs, des désoeuvrés et des familles démunies et sans ressources sont pris en otage par les hordes sauvages en contrepartie de sommes d'argent. Cependant, pour que la lutte soit efficace, il est, selon nos sources, plus que primordial et urgent de l'insérer dans un cadre de développement social et économique des zones rurales. Il faut tirer ces centaines d'otages des griffes des terroristes. La nébuleuse a été certes déstructurée, mais le résultat ne sera probant que s'il est accompagné d'un véritable plan de relance économique des zones enclavées des régions de Boumerdès, Tizi Ouzou, Tébessa, Jijel, Skikda et El Oued, entre autres. C'est en pesant de tout son poids au niveau économique et social que l'Etat finira par éradiquer définitivement les réseaux de soutien et vaincre le terrorisme de façon définitive d'ici une à deux années, selon les appréciations sécuritaires. Nos sources ont cependant ajouté que des actes terroristes peuvent se produire en Kabylie, où est concentrée la chefferie.