«Nos professionnels préparent une offensive artisanale dans le textile, produit déjà exporté vers la France.» Dans l'anonymat le plus total et loin des feux de la rampe, l'artisanat demeure l'un des secteurs qui exporte le plus. Le ministre de la Petite et Moyenne entreprise et de l'Artisanat, Mustapha Benbada a indiqué, hier, que ce secteur génère «plus de 15 millions de dollars en ventes et exportations». Il précise, cependant, que «a grande partie de ces exportations n'est pas comptabilisée car se faisant par le biais de touristes de passage, de ressortissants nationaux à l'étranger, ou lors d'expositions ou foires nationales et internationales». Les emplois créés par ce secteur sont innombrables et se comptent par milliers (3% environ de la main-d'oeuvre en Algérie), a dit le ministre qui a averti de la concurrence pointue que déploient notamment la Turquie et la Syrie. Il a précisé, en outre, que «nos professionnels préparent une offensive artisanale dans le textile, denrée déjà exportée vers la France, par exemple, à travers des entreprises nationales». «Innovation, créativité, authenticité», un triptyque sur lequel repose la politique gouvernementale de la promotion des métiers artisanaux dans le pays. M.Benbada, qui a inauguré hier, cette manifestation culturelle, a insisté sur la nécessité de «valoriser ce secteur pour valoriser le développement du patrimoine national tout en préservant sa spécificité.» Les objectifs de cette démarche résident en la création d'une dynamique nouvelle et concurrentielle. Elle vise la préservation de l'authenticité sans négliger le volet économique ni celui de l'innovation, atouts maîtres pour booster l'exportation et la participation aux expositions et manifestations culturelles de rang international. Ce triptyque, dont le 1er Salon de la créativité et de l'innovation en a fait son thème, est la continuité pour la promotion, la sauvegarde et la commercialisation des métiers ancestraux dont vivent des centaines de familles algériennes, notamment rurales. Faire connaître le travail des artisans est aussi la mission essentielle de ce Salon comme expressément recommandé lors de la création, en mars 2007, de l'Union arabe de l'artisanat à Tunis et dont l'Algérie est membre fondateur. Rappelons que le souci principal du ministre, émis samedi dernier, lors de l'instauration de la Journée nationale de l'artisanat, le 9 novembre de chaque année, est la préservation de ces métiers au niveau local, l'encouragement des artisans et surtout la création d'emplois. Son département ambitionne d'atteindre un taux de 10% dans l'échiquier de l'emploi. Faut-il noter également qu'un montant de 2,6 milliards de DA sera versé à la Caisse de soutien pour l'artisanat traditionnel qui compte aujourd'hui 233.212 artisans, soit presque le double de celui recensé en 2002, qui était de 130.000. Signalons enfin que samedi 10 novembre sera désigné le lauréat du Prix de l'authenticité et de l'innovation du président de la République à l'hôtel Hilton. Cette récompense doit encourager la participation des artisans afin de favoriser l'émulation de cette corporation. Les premiers prix d'artisanat traditionnel et d'art sont estimés à 550.000,00DA. Par ailleurs, M.Benbada avait lancé un appel aux banques afin de contribuer au développement de l'artisanat ainsi qu'aux moyennes et petites entreprises rappelle-t-on. Il s'était, en outre, félicité de la mise à la disposition des artisans, de certains quartiers de la capitale pour exposer et vendre leurs produits.