Le leader du MSP a mis l'accent, à partir de Naâma, sur l'importance de la révision du découpage administratif. Tous les moyens sont efficaces pour stimuler l'électorat dormant. Les vieux dossiers, renvoyés aux calendes grecques un certain temps, sont remis sur table, le temps d'une campagne électorale. Dans ce contexte, la palme revient au président du MSP, Bouguerra Soltani, qui a tenté de faire, à partir de Naâma, de la révision du découpage administratif actuel, son cheval de bataille. Il a mis en relief l'importance de la révision du découpage administratif actuel. Cette question s'impose, selon lui, pour assurer l'équilibre géographique et la préservation des ressources économiques, démographiques, touristiques et naturelles de chaque région. Malgré les dispositions prises par le département de l'intérieur, le projet ne voit toujours pas le jour. Si le MSP aborde ce projet, ce n'est pas pour rien. Les wilayas isolées comme celle de Naâma souffrent. Elles attendent avec impatience l'application du nouveau découpage administratif. Nul n'ignore que l'éloignement du chef-lieu de la wilaya constitue un handicap pour les populations du Sud. Le leader du MSP a pu trouver l'air qui convient à son discours pour mener à bien sa campagne dans cette région éloignée. Effectivement, le projet du découpage administratif intéresse les habitants du Sud. C'est pourquoi, le président du MSP a focalisé son discours sur ce point, qui est l'une des préoccupations majeures de la population. L'heure est favorable pour en parler. Ce genre de sujet sensible accroche l'électorat. Il permet au MSP de revoir sa cote de popularité à la hausse. De même, de se garantir le soutien de la population du Grand Sud. Les différents leaders politiques qui multiplient les sorties sur le terrain tentent d'adapter leur discours à la réalité des communes. Le code secret est désormais déchiffré. Pour eux, seul un travail de proximité est à même d'écarter le spectre de l'abstention. Le patron du RND, M.Ahmed Ouyahia, le confirme. Ce dernier a estimé, depuis Saïda, que «la mission principale et primordiale de chaque élu consiste en la prise en charge des préoccupations et problèmes quotidiens des citoyens par le biais d'un contrat permanent, d'où l'écoute et le dialogue». Le parti de l'Alliance présidentielle a mis en exergue les différentes réalisations et les chantiers lancés dans le cadre du programme de la relance économique. De son côté, le Front national algérien (FNA) est déterminé à rompre avec les anciennes pratiques. M.Moussa Touati a indiqué que son parti accorde une importance «de premier ordre» à la «correction» des concepts et au changement de la situation du pays. Jouant sur la sensibilité des gens, Moussa Touati a sévèrement critiqué le fait que la situation du pays est en «flagrante contradiction» avec l'idéal pour lequel se sont sacrifiés les chouhada. «La marginalisation de l'intelligence et de la jeunesse est la cause principale des échecs des assemblées locales précédentes», a-t-il précisé. La secrétaire générale du PT, Mme Louisa Hanoune, quant à elle, axe son discours sur la souveraineté nationale. Elle promet de militer «sans relâche» pour la défense de la souveraineté nationale et la paix. Pour la première Dame du PT, la sauvegarde de la souveraineté est le «le seul moyen d'assurer un développement local réel». S'adressant directement aux électeurs, Mme Hanoune a estimé que les prochaines élections locales constituent une occasion à saisir pour «exprimer la rupture avec la politique actuelle qui a favorisé l'émergence du phénomène des harragas et l'accaparement, par une minorité d'Algériens, des richesses nationales». Enfin, même si dans le fond les partis affichent des couleurs politiques antagonistes, il n'en demeure pas moins qu'ils plaident tous pour une participation massive et la rupture avec le système actuel.