Bien que salués, ses progrès demeurent néanmoins insuffisants, notamment aux yeux des observateurs. La 12e édition du Salon international du livre (Sila) ouverte le 31 octobre dernier sous le thème «Libertés et imaginaire dans la culture arabe» a été clôturée vendredi à Alger. Dans une première évaluation du Salon, des représentants de plusieurs maisons d'édition ont été unanimes à saluer l'amélioration du niveau de la manifestation, notamment sur le plan organisationnel, mais ils ont, toutefois, exprimé leur mécontentement face à la persistance des lenteurs dans les procédures d'acheminement des livres de l'étranger. En effet, le représentant d'une maison d'édition algérienne a relevé une nette amélioration dans le volet organisationnel et la qualité du public qui a afflué au Salon, tout en reprochant, cependant, à certaines maisons d'édition occasionnelles, le fait de saisir l'opportunité du Salon pour annoncer des remises sur leurs produits depuis l'entame de la manifestation, dénonçant une concurrence déloyale. Tout en qualifiant ces maisons de point noir du Sila, il a appelé les organisateurs à y remédier lors des prochaines éditions. Pour un représentant d'une autre maison d'édition algérienne, le plus important est que celle qu'il représente soit au rendez-vous et fasse en sorte de satisfaire les lecteurs à la différence de leurs goûts et préférences. Le même intervenant a indiqué que les livres traitant de l'histoire de l'Algérie, du Mouvement national et de la glorieuse Révolution, dont sa maison d'édition a publié plusieurs ouvrages, ont polarisé l'intérêt des visiteurs. «La 12e édition du Sila, est une réussite sur le plan organisationnel et en matière du nombre de maisons d'édition ayant pris part», s'est félicité, pour sa part, un représentant d'une maison d'édition syrienne. «Les organisateurs du Salon ont réussi, cette année, à combler plusieurs lacunes», a-t-il estimé, avant d'émettre le voeu de voir toutes les insuffisances corrigées lors des prochaines éditions, notamment le retard dans l'acheminement des livres à partir du port jusqu'aux pavillons d'exposition. Le responsable de la maison d'édition syrienne a relevé «l'affluence croissante, d'année en année, des visiteurs du Salon grâce à l'amélioration de la situation sécuritaire en l'Algérie, après la mise en oeuvre de la politique de la paix et de la réconciliation nationale». De son côté, le représentant d'une maison d'édition libanaise s'est félicité de l'intérêt grandissant du public algérien pour le Sila, notamment ses derniers jours, tant il s'attendait à des remises que sa maison proposerait aux lecteurs dès le premier jour. Il a regretté, néanmoins, les mesures bureaucratiques qui entravent l'acheminement des livres vers le Salon, soulignant que certains titres qu'il comptait exposer ne l'ont pas été en raison de ces retards. Les visiteurs du Sila ont pu découvrir 82.000 titres de 559 maisons d'édition, dont 400 étrangères venues de 27 pays, principalement le Liban, invité d'honneur de cette édition, la Syrie, l'Egypte et la France. Le comité d'organisation de la 12e édition du Sila a procédé à la fermeture des stands de trois exposants, pour infraction au règlement intérieur du Salon. Les mis en cause ont mis en vente des livres ne figurant pas sur la liste initiale des ouvrages, soumise par les éditeurs à la validation du comité interministériel chargé de l'étude et de l'approbation des listes. Par ailleurs, et en marge de ce Salon, plusieurs rencontres littéraires et intellectuelles ont été organisées dans le cadre du Café littéraire, animées par des hommes de lettres algériens et étrangers, outre l'organisation de ventes-dédicaces. Le but premier d'un Salon du livre est de créer un espace de rencontre entre les auteurs et leurs lecteurs. Les différentes animations proposées dans ce genre de manifestation culturelle permettent la concrétisation de cet objectif. Le Salon est une belle occasion pour sensibiliser la population au livre et à la lecture. L'animation constitue, en ce sens, un volet important de la programmation du Salon international du livre, puisqu'il s'agit d'une excellente façon d'élargir le lectorat. C'est pourquoi le Salon, bien que salué, ses progrès demeurent néanmoins insuffisants, notamment aux yeux des observateurs. Alors le moment semble venu de faire un bilan objectif et tirer les leçons, tant des succès que des échecs du passé, pour mieux préparer l'avenir. Cet événement annuel fait, une fois de plus, la part belle aux idées. En effet, durant une dizaine de jours, tous les acteurs concernés tant du monde littéraire que celui de l'entreprise, en passant par la société civile, ont eu l'occasion de se rencontrer, d'échanger leurs points de vue et de partager leur expérience en matière de livre.