Des maires vont prendre la poudre d'escampette sans rendre le moindre compte. Les prochaines élections locales pêchent par manque de lisibilité. Absence d'alternatives, manque d'engouement... et discours plats et improvisés. Ce sont là, les premières impressions de la campagne électorale en cours. Des facteurs, qui jouent, encore une fois, en faveur d'une large défection d'un électorat avide de propositions concrètes et de solutions efficaces. La «leçon» des dernières législatives, qui avaient enregistré un taux d'abstention record, n'aura servi à rien, si ce n'est à rééditer les mêmes erreurs. Alors que les citoyens, notamment cette «majorité silencieuse» qui s'était abstenue lors des législatives veut du concret, nos politiques leur servent démagogie et promesses creuses. Même s'ils savent d'avance que servir le citoyen n'est pas du tout évident, au vu de leur marge de manoeuvre limitée. En effet, les élus manquent, non seulement de prérogatives, mais surtout de moyens pour mettre en oeuvre leurs «projets». Des châteaux de sable qui ne tarderont pas à s'effondrer une fois la campagne électorale terminée. Ce qui est aussi à retenir de ce scrutin, c'est le fait que des maires vont gérer sur la base de l'ancien Code communal. Ce qui, bien entendu, ne changera en rien leur mission, qui se limitera à gérer le budget de l'Etat et à signer des documents d'état civil. Ils auront aussi à refaire les trottoirs et à «rapiécer» les chaussées, pour justifier des dépenses inutiles. D'ailleurs, on ne connaîtra jamais le véritable coût des travaux. A quand les administrés auront-ils droit à des élus initiateurs d'investissements créateurs de richesses et d'emplois pour les centaines de milliers de jeunes «hittistes»? Les prochaines élections locales, c'est aussi l'aspiration à la bonne gouvernance et à la transparence dans la gestion des collectivités. Pour preuve, pas moins de 400 élus font l'objet de poursuites judiciaires. Passations de marchés douteux, passe-droits, détournements de deniers publics, sont les principaux griefs retenus contre ces élus malhonnêtes. Ce qui est, encore une fois, regrettable à l'issue de ce mandat, c'est que des maires vont prendre la poudre d'escampette sans rendre le moindre compte. Et dans le cas où c'est le même élu qui est reconduit, la situation ne sera pas aussi compliquée. Il est plus facile de faire passation avec soit-même que de le faire avec son adversaire qui, lui, ne manquera pas de demander un bilan du mandat précédent. Autre question: les maires sortants rendront-ils, par exemple, des comptes sur ces terrains, logements et autres locaux dont ils ont signé les décisions quelques jours seulement avant les élections? Des malversations faites sous le couvert d'«expédition» de dossiers en instance, alors qu'il s'agit de «cadeaux» de fin de «règne» accordés parfois au détriment des vrais bénéficiaires.