Les Italiens ont été parmi les rares à ne pas avoir déserté l'Algérie durant les années sombres du terrorisme. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à la tête de la délégation algérienne se rendra en Italie pour une rencontre qualifiée de haut niveau. Dans une interview accordée à l'agence de presse italienne Ansa, qui l'interrogeait sur la politique de réconciliation nationale, M.Bouteflika a répondu que «c'est une dynamique qui vise à dépasser de manière définitive la grave crise que le pays a connue au cours de la décennie 1990». Le chef de l'Etat n'a pas omis de signaler la priorité de son initiative. «Mon objectif premier a été, avant mon élection, d'arrêter l'effusion de sang». Il a mis l'accent sur les retombées notoires et positives de sa démarche. «Les résultats de la politique que j'ai menée depuis lors, sont visibles aujourd'hui, en partie en ce qui concerne le recul de la menace terroriste ainsi que l'amélioration continue de la situation sécuritaire avec ce qu'elle a entraîné comme incidences positives sur le plan social, le climat des affaires et le retour des investissements...», a indiqué le chef de l'Etat. Et c'est certainement sur ce dernier point que sera axée sa visite en Italie. Il faut cependant le reconnaître, nos voisins de la botte italienne ont été parmi les rares à ne pas avoir déserté l'Algérie durant les années sombres du terrorisme. Un traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération a, depuis, été signé en 2003. Et la situation évolue dans le sens d'un partenariat économique véritable. L'Italie est le second client et fournisseur de l'Algérie. Les Italiens, pas du tout frileux, ont manifesté leur intérêt pour une quarantaine de projets d'investissements. Ils sont présents à travers plus de 120 entreprises implantées en Algérie. Mais le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, veut convaincre encore davantage les partenaires italiens. Les possibilités énormes en termes d'investissement en Algérie ne font pas défaut. Reste à marier tout cela, pour une coopération de haute facture. Pour renforcer la coopération algéro-italienne, les projets ne manquent pas. Dans le domaine de l'énergie, il y a le Galsi, 2e gazoduc qui reliera directement les deux pays. «Le premier pas sur la voie de la réalisation de ce projet sera franchi à Alghero avec la signature de l'accord intergouvernemental y afférent, déjà finalisé entre les deux parties», a confié M.Bouteflika. Comment le président de la République algérien appréhende-t-il le phénomène de l'immigration clandestine? Une question qui sera sans aucun doute abordée lors du sommet d'Alghero. «Le lien à établir entre immigration clandestine et développement me semble évident et il y va de notre intérêt à tous d'oeuvrer ensemble pour donner à ce lien sa pleine mesure. Le développement économique et social constitue, de ce point de vue, la réponse la plus pertinente à ce phénomène mondial», a justement fait remarquer le chef de l'Etat. A une question concernant l'après-2009, le président de la République a eu cette réplique: «Vous voulez m'entraîner dans les spéculations sans intérêt véritable...je souligne tout de même mon attachement au respect, en toutes circonstances, de la souveraineté du peuple algérien et des modalités démocratiques par lesquelles elle doit s'exprimer», a conclu le chef de l'Etat.