Un élu est investi d'une très lourde responsabilité nationale et locale. Dans un système où la démocratie est reine, où le fonctionnement démocratique est transparent, un système électoral translucide, un député est investi d'une très lourde responsabilité nationale et locale. Appartenant ou pas à un parti politique, il doit être à la hauteur et mériter la confiance de ses concitoyens, être libre de ses opinions et ses actions pour mieux servir, dans la diversité, les aspirations légitimes. Ce représentant à l'APN, dûment mandaté, est un interprète fidèle des aspirations populaires et agit en permanence avec force au mieux des intérêts des populations qu'il représente et qui lui ont accordé leur confiance. Il doit consulter périodiquement les associations et les citoyens et les informer sur ses actions et prises de position. Il intervient auprès des organismes et de l'administration pour des questions urgentes ou d'intérêt général. Au sein de l'APN, il doit être capable d'être une force de proposition dans tous les domaines, notamment sur les problèmes de l'éducation, du travail, du logement, de l'eau, des routes, de l'électrification, de la santé, du niveau de vie... Au point de vue politique, le député, comme tous ceux qui se soumettent au suffrage universel, aura à respecter l'alternance et ne doit pas être déjà au sein même de son parti, le fruit d'une régénérescence pathologique, à même d'être considéré comme une gouache ou une aquarelle meublant les arcanes et les arcades de l'APN, grâce à des relations claniques veillant à la défense d'obscurs intérêts étrangers à la ligne idéologique de son parti. Cette notion politicienne de la représentativité est à l'heure du jour car grandement préjudiciable, en premier lieu pour l'acte de votation en soi, par un large plan de la population, et d'autre part, sera un indicateur fort de la «légitimité» de la victoire des prétendants. Des députés du sérail, en mal de représentativité, élus au forceps, ne feront que conforter, aux yeux de l'opinion publique, l'image négative dont ne peut s'honorer la légitimité de l'Institution. C'est aussi par la transparence sans équivoque que les candidats présents au scrutin devront être élus pour pouvoir porter les aspirations légitimes d'un peuple froissé, contaminé par l'angoisse du lendemain faute d'un véritable changement, à défaut de rupture, dans le contrôle des affaires de l'Etat. Par son acte de vote, le citoyen algérien attend, en retour de son devoir civique, que soient respectés ses droits légitimes de reconnaissance du mandant, avec tous ses attributs. Aux pouvoirs publics de le conforter par l'instauration des normes et conditions universelles qui régissent une votation. Qu'au sein des partis et, comme ce fut le cas dernièrement à Oran pour le FLN, on puisse constater que des listes de candidatures soient contestées par de puissants leviers d'intérêts inscrits depuis des lustres à la manne politique, cela prouve enfin que les choses bougent au sein de la plus vieille organisation politique du pays. Que ce, de sursaut salvateur, initié par la nouvelle génération de cadres militants du FLN, puisse servir d'exemple sous d'autres cieux. Il est à espérer que cette députation soit enfin celle de l'éclosion de diversité féconde des débats qu'appelle la mise en oeuvre de nombreux chantiers attendus des Algériens dans la promotion d'un Etat républicain moderne, soucieux de la défense des intérêts légitimes de ses populations. Pour cela, le député doit être un homme mûr, averti, dont la formation universitaire et/ou intellectuelle a été aiguisée par de longues années d'engagement citoyen au profit des intérêts supérieurs de la Nation. Sa compréhension des problèmes, qui touchent le présent et le devenir, lui permet d'être un acteur agissant dans la prise en charge complexe de problématiques intrinsèquement liées qui conditionnent l'état d'âme d'une société à la recherche d'un minimum consensuel avec ses gouvernants. Dans ce cadre, le député constitue également, auprès des électeurs de sa circonscription administrative, l'interprète idoine pour l'explication des politiques et mesures législatives retenues au profit des citoyens et l'entreprenariat, toujours soucieux d'être, à juste titre, informés sur l'intérêt à leurs enseignes, principalement celles liées à sa région. Mieux encore, le rôle du député est encore plus ardu, s'agissant particulièrement de son obligation du respect de ses engagements partisans et de ses convictions intimes et morales face à sa loyauté envers les propositions de lois qui lui sont soumises dans le cadre d'une bonne gouvernance. Même minoritaire, le député se doit, au nom de la démocratie de pourvoir à la concrétisation de ce qui a été décidé majoritairement, pour l'amélioration des conditions de vie des citoyens, d'une part, ou engageant le pays dans ses relations internationales avec le risque de froisser sa famille politique. La caractéristique multinodale d'un député s'avère alors très importante aujourd'hui eu égard à son degré de compréhension, d'analyse et de prospective. Il devra connaître les tenants et aboutissants d'une politique d'austérité qui partage entre tous équitablement les restrictions et les espoirs de prospérité. Il devra également avoir une vision claire d'une politique de décentralisation et de désenclavement pour le développement régional et local ; ceci étant, sa réflexion devra en plus porter sur une connaissance approfondie des questions internationales, politiques et économiques - tels l'accord UE/Algérie, de nos engagements post-OMC, les retombées du traité de Maastricht sur la limitation des «flux migratoires», ou alors tout simplement le générique des Droits de l'homme appelé à s'appliquer dans le contexte national. S'agissant des questions du développement économique et social, il devra avoir les capacités de s'imprégner de la large notion de privatisation, des nécessaires équilibres à instaurer pour un développement durable où s'entrechoquent les questions liées à l'aménagement du territoire, à l'eau dans toute son immense sphère, à l'environnement et ses conséquences sur le bien-être de tout un chacun sans parler de l'impératif accompagnement social. Le nouveau profil de nos institutions passe désormais par des idées novatrices et les hommes qui les portent et qui réalisent l'ambition si redoutable de se mettre au service de la Nation dans une représentativité sincère, légitime et crédible de la société tout en amenant du sang nouveau à l'intérieur de ce que la vox populi désigne communément de «caisse de résonance» incapable d'oser et gracieusement financée sur le dos du contribuable.