M.Ouyahia s'est emporté contre les lobbies de la corruption, de la destruction économique et contre la dictature des voyous. La campagne électorale semble vouloir prendre quelques couleurs le week-end passé, alors qu'elle menaçait de s'enliser dans la banalité et l'insignifiance. Si M.Ouyahia était à Tizi Ouzou où il a eu à rencontrer les militants et sympathisants de son parti, M.Abada du FLN était, quant à lui, à Bounouh pour un meeting. Ravissant la palme de l'importance de la foule aux deux hôtes de la wilaya, le maire sortant et candidat FFS à l'APC de Draâ Ben Khedda, fait un véritable tabac malgré une pluie battante. Ils étaient ainsi des milliers de citoyens venus entendre le maire de Draâ Ben Khedda au niveau du Centre culturel de la ville. Le premier responsable du MSP était, lui, aux Ouadhias. M.Ahmed Ouyahia a lui, comme on le disait en supra, choisi la Maison de la culture Mouloud-Mammeri pour rencontrer les siens. Devant une salle comble le secrétaire général du RND dans un kabyle parfait, s'était adressé à la foule en utilisant force paraboles et dictons. L'orateur ne manquera pas de dire qu'il faut, à son avis, donner des attributions aux élus, mais instaurer aussi un système de sanctions: «Si dans une commune il y a blocage et s'il y a anarchie par la faute des élus, je crois qu'il y a lieu de dissoudre cette assemblée et de penser à la renouveler.» Si maintenant, on a affaire à des détournements ou autres fautes de ce genre, M.Ouyahia pense qu'il faut aggraver les sanctions contre les élus défaillants. M.Ouyahia a insisté jeudi à Boumerdès, sur la nécessité de relever le niveau de l'encadrement et l'élargissement des prérogatives des Assemblées populaires communales et de wilaya, ainsi que sur le renforcement de leurs dotations budgétaires pour leur permettre de répondre aux préoccupations des citoyens. Comme il a souligné l'intérêt qu'accorde son parti «au renforcement, par la décentralisation, du pouvoir décisionnel de ces entités de base de l'Etat, dans le but de susciter une dynamique de compétitivité favorable au développement». Evoquant la gestion des affaires publiques, M.Ouyahia s'emporte contre les lobbies de la corruption, du trafic et de la destruction économique et contre la dictature des voyous. Pour ce dernier point, M.Ouyahia fera remarquer la prolifération des voleurs et aussi des agressions, résultat, souligne-t-il, de la perte de repères et de revenir d'instinct aux assemblées de villages et autres Tadjemaït. L'orateur se désole également de l'apparition du phénomène harraga. Sur de nombreux problèmes, M.Ouyahia a détonné: pourquoi n'avait-il pas fait, lorsqu'il était aux commandes, ce qu'il préconise aujourd'hui? Ainsi, il citera, entre autres, la démocratie et Tamazight: «Il a fallu des troubles pour que tamazight entre dans le système éducatif et d'autres troubles encore, avec des morts, pour qu'elle devienne langue nationale.» Et de conclure à ce propos: «Si on ne règle pas certains problèmes, dans vingt ans, ils reviendront sur le devant de la scène!» M.Ouyahia s'étalera beaucoup plus sur l'économie en citant des entreprises de région telles l'Eniem, l'Enel et Cotitex. II dira que des entreprises croulent sous les dettes depuis plus de 15 ans et que depuis tout ce temps-là les entreprises attendent la privatisation car trop de dettes tuent les entreprises. Selon lui, même s'il faut passer par la participation étrangère en ouvrant les capitaux de nos entreprises pour que les choses aillent mieux. Cependant, M.Ouyahia dira «oui à l'économie de marché, mais une économie de marché dans toute sa signification: concurrence, qualité de service, compétence, etc.» Comme pour éviter certaines «mauvaises traductions», l'orateur rappelle que son parti «est novembriste, nationaliste, toujours dans l'Alliance présidentielle et donc surtout pas un parti d'opposition!» Cela étant, M.Ouyahia affirme qu'en 2008, beaucoup plus de moyens seront mis à la disposition des communes. Il pense ainsi à l'encadrement et aussi au fait que les Codes devront en principe évoluer avec, en sus, un code pour la gestion des finances locales. Comme il suggère aux collectivités locales la voie de la syndicalisation des moyens en regroupant les moyens d'un ou de plusieurs secteurs. M.Ouyahia pense également à la création des pôles économiques entre les wilayas voisines.