Le président Abdelaziz Bouteflika participe aujourd'hui au 3e Sommet de l'Opep des chefs d'Etat et souverains qui se tient à Riyad. La capitale saoudienne accueille le 3e Sommet des chefs d'Etat de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. «Nous avons assez d'approvisionnement pétrolier pour le moment», a déclaré le ministre algérien de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil. Il écarte ainsi toute éventualité d'une hausse de la production de l'Opep qu'il présidera dès le 1er janvier 2008. L'organisation ne reviendra pas sur sa décision si l'on se fie aux déclarations de M.Khelil: «Nous l'avions dit lors de la dernière réunion de l'Opep», le 11 septembre à Vienne, en Autriche. Les regards sont braqués sur Riyad. Le 3e Sommet des souverains et chefs d'Etat de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole débute aujourd'hui et prendra fin demain. Il est considéré comme un «événement majeur» par les spécialistes. La raison? la conjoncture pétrolière et politique dans laquelle il se tient. «C'est un pas important dans la marche de l'Organisation», observent certains experts. Quel sera son objectif? Assurer la stabilité des prix sur le marché mondial mais surtout éliminer tout ce qui parasite leurs fluctuations et leur stabilité. «C'est la priorité des priorités», a insisté M.Chakib Khelil. Le ministre algérien de l'Energie et des Mines n'a pas omis de souligner la disponibilité et la volonté de l'Opep à oeuvrer en ce sens. Assurer l'offre et contribuer à la stabilité des cours de l'or noir. Un baril qui franchirait la «ligne rouge» des 100 dollars fait frémir le monde. Il n'arrangerait les affaires de personne de toute façon. Les prix du pétrole qui sont en léger repli, 95,26 dollars à New York, devraient se maintenir à leur «niveau actuel», a rassuré M.Chakib Khelil en marge du Sommet de Riyad. «Je doute que les prix aillent au-delà des 100 dollars», a-t-il déclaré. L'économie américaine qui montre des signes d'essoufflement évidents pointe du doigt l'Opep. D'après le secrétaire d'Etat américain à l'Energie, Samuel Bodman, l'Opep devrait «mettre plus de pétrole» sur le marché pour juguler la hausse des prix. M.Khelil a lui, d'autres explications: «Un autre argument est que nous avons une crise géopolitique, il y a la Turquie qui veut envahir l'Irak, mais aussi le cas de l'Iran», a-t-il soutenu. Le président iranien Ahmadinejad, qui ne veut rien lâcher quant à son programme nucléaire, sera présent au sommet de Riyad. Il bénéficiera du soutien d'Hugo Chavez. Le président vénézuélien milite en faveur d'une plus importante influence géopolitique de l'Opep. «Nous devons revenir à l'Opep d'origine, dotée d'une forte charge géopolitique», a déclaré M.Chavez à la veille de son départ pour rejoindre le sommet de Riyad. Le président vénézuélien, qui ne sera pas avare de propositions, a souhaité «quelque formule de protection pour les pays les plus pauvres pour éviter qu'un baril à 100 dollars ne se transforme en bombe de destruction des économies du tiers-monde». Le sommet de Riyad sera aussi l'occasion pour le Venezuela de réintégrer la famille de l'Opep dont le nombre sera porté à 13. Un chiffre porte-bonheur? L'Equateur qui produit environ quelque 500.000 b/jour sera surtout d'un appui non négligeable au président Chavez pour sa politique en Amérique latine. Tout porte à croire que la question relative à la protection de l'environnement constituera un axe central de ce sommet. On devrait s'attendre à des recommandations extrêmement importantes. L'utilisation du pétrole comme source d'énergie est de plus en plus «attaquée». Les énergies alternatives tentent vainement de la supplanter. Le baril de pétrole a encore de beaux jours devant lui. L'Opep doit prendre son destin en main...