C'est un véritable cri de détresse que lance Abdelouahab Bengounia, professeur en épidémiologie et médecine préventive à l'adresse du ministère de la Santé. Les faits remontent à l'année1994 quand, à la suite d'un concours national, le plaignant décroche le poste de professeur agrégé en épidémiologie et médecine préventive au CHU Mustapha Pacha (Alger). Bien que cette réussite ait été confirmée par un arrêt de la Cour suprême en 1997, et reconnue avec grand mérite par un jury d'expertise scientifique, le concerné est, à ce jour, privé du droit d'exercer. Lors d'un point de presse animé hier à la Maison de la presse, et documents à l'appui, le professeur en question est revenu sur ses déboires. En effet, après trois années d'attente et d'interdit d'exercice, le plaignant s'est constitué partie civile en 1997. Après renvoi du dossier par la Cour suprême le 03 novembre 2001, les décisions de réhabilitation émanant du parquet général en date du 07 novembre 2001, cette mesure n'a été prise en considération par les responsables de l'hôpital que 30 mois plus tard. En dépit des avis favorables de la Cour suprême, le ministère de l'Enseignement supérieur et le directeur général de la Fonction publique ont toujours campé sur leur refus de le réintégrer. Durant plus de 12 ans, le malheureux a adressé à toutes les autorités nationales compétentes des dizaines de doléances, écrites et publiées, y compris le chef du gouvernement. En vain. Devant cette situation de mépris, le plaignant dénonce haut et fort ce qu'il appelle «la destruction programmée des carrières des cadres nationaux. C'est l'une des plus amères réalités dans notre pays. Cette pratique infernale n'a laissé d'alternative aux meilleurs fils de l'Algérie indépendante que la fuite vers l'étranger!».