Des professeurs algériens et français ayant pris part à la journée de formation sur la néphrologie, organisée, hier, à la Bibliothèque nationale du Hamma, à Alger, ont mis l'accent sur les actions préventives contre l'insuffisance rénale avant d'opter pour la dialyse ou la greffe rénale. Cette journée a regroupé un panel de spécialistes français et algériens à l'instar de C. Loirat (CHU Robert Debré, Paris), M. C. Gubler (CHU Néker, Paris), M. Hourmant (CHU Nantes) et F. Babinet (CHU Le Mans). Du côté algérien, il convient de citer plusieurs professeurs qui exercent en France dont le professeur Salah Otomane (CH Melun), le professeur Ghali (CH Melun), M. Touam (CH Vannes) et H. Nefti (CH Macôn). Dans son intervention, professeur Salah Otomane, spécialiste en néphrologie et dans les maladies rénales, a annoncé que l'Algérie compte 50 malades pour 1 million d'habitants avec l'apparition de nouveaux cas au cours de quelques années. Ces cas nécessitent, donc, la dialyse ou la greffe rénale. « L'Etat a, depuis 30 ans, déployé beaucoup d'efforts pour ouvrir des centres de dialyse à travers l'ensemble du territoire national », a déclaré le professeur Salah qui annonce la disponibilité de 150 centres de dialyse entre les secteurs public et privé. Beaucoup de choses ont été faites, poursuit le professeur, pour lancer la transplantation rénale en Algérie. Pour le moment, seuls le CHU Mustapha d'Alger et celui de Constantine peuvent procéder à une transplantation rénale avec une moyenne d'une greffe par mois. « Pour cela, il est indispensable qu'il y ait des équipes de transplantation et cela avec les moyens nécessaires pour qu'elles puissent entreprendre le maximum de greffes rénales », suggère M. Otomane. Actuellement, environ 200 couples donneurs vivants et receveurs ont eu déjà le bilan en attendant l'intervention chirurgicale et le suivi post-greffe rénale. Durant, le journée d'hier, la problématique du traitement de l'insuffisance rénale par la dialyse ou la greffe rénale a, de nouveau, été posée par les professeurs qui préconisent la prévention et les aspects épidémiologiques pour retarder l'insuffisance rénale et éviter les complications qui conduisent à la dialyse. Les intervenants ont relevé la complémentarité des acteurs qui travaillent dans le domaine de la pathologie rénale : néphrologue, pédiatre, néphropathologue, médecin interniste, épidémiologiste... Prévention Dans son exposé, le professeur Salah a traité de l'aspect épidémiologique et préventif de l'insuffisance rénale chronique. Ainsi, il conseille, d'une part, d'éviter les médicaments dangereux pour le rein, et d'autre part de traiter précocement le diabète qui peut évoluer vers l'insuffisance rénale. Il s'agit, également, de traiter, dès le premier temps, l'hypertension artérielle. Le professeur préconise de contrôler le taux du cholestérol dans le sang et de lutter contre l'obésité et la sédentarité. Il faut aussi éviter le tabac. Ces derniers facteurs entraînent des maladies vasculaires qui, elles-mêmes, détruisent le rein. L'intervenant plaide, en outre, pour la lutte contre l'infection urinaire et pour des dépistages réguliers dans la médecine du travail et scolaire. Il recommande la création d'un observatoire des insuffisances rénales qui complétera le projet de l'Institut de reins de Blida. Il faut donner les moyens de contrôle de qualité du traitement de la dialyse en insistant sur l'aspect éthique de la profession. Les intervenants ont suggéré de donner une formation complémentaire spécialisée en néphrologie, pédiatrie, épidémiologie avec les médecins concernés par la maladie du rein dans le cadre du diplôme inter-universitaire et du master en collaboration avec les universités de France, Belgique, Suisse et Italie.