Le Groupe Caisse d'épargne a également l'intention de s'installer le plus rapidement possible en Algérie. La Banque européenne d'investissement (BEI) sera, dès décembre, un actionnaire au sein de l'entreprise Les Nouvelles conserveries algériennes. C'est ce qu'a annoncé, jeudi, le vice-président de cette banque, M.Phillippe de Fontaine Vive, en marge du 3e séminaire euro-méditérranéen des affaires, organisé à Marseille par le groupe de presse The Economist. Il a également annoncé sa venue, en décembre prochain en Algérie, pour signer le premier contrat de prise de participation de cette banque dans cette entreprise. «Nous sommes toujours en phase de négociations pour fixer le niveau de participation au sein de cette entreprise algérienne», a-t-il ajouté. Selon lui, l'Algérie dispose de finances publiques suffisantes pour assurer des investissements dans d'importants projets structurants. Face à cette réalité, la BEI a décidé d'orienter ses efforts sur le secteur privé. «Le secteur privé a besoin d'investissements pour accélérer rapidement la croissance et créer davantage d'emplois», a précisé M.Phillippe de Fontaine Vive. Il s'est dit «étonné» par les hésitations des investisseurs étrangers à aller en Algérie. «Ces investisseurs ont tort. C'est maintenant qu'il faut investir et pas demain», a-t-il indiqué. Présent à ce séminaire, M.Michel Gonnet, président du directoire Océor du groupe Caisse d'épargne, n'a pas caché l'intention de son organisme à s'installer le plus rapidement possible en Algérie. «L'environnement est attrayant et stimulant» a-t-il indiqué. Pour sa part, Antoine Deciry, directeur Exports du Groupe Paul Hartmann a estimé que l'Algérie est en passe de devenir un acteur économique important. Ce responsable, dont l'entreprise est présente depuis 2002 à Rouiba, spécialisée dans la production et la commercialisation de dispositifs médicaux et d'hygiène pour les hôpitaux et la pharmacie, a cité l'Algérie comme un exemple à suivre. Une étude qu'a menée l'Agence de promotion des investissements Anima soutient la position de ces représentants. Selon cette étude (effectuée de janvier à septembre 2007), l'Algérie occupe la deuxième place en matière de volume des investissements directes étrangers (IDE). Ce sont pas moins de 6, 2 milliards d'euros qui ont été engagés pour financer 78 projets, touchant différents créneaux et secteurs. L'agence a cité comme exemple ceux des banques, des assurances, l'agroalimentaire, l'énergie, la santé, l'électronique, les services et la distribution. L'Egypte occupe la première place avec un volume de 7, 15 milliards d'euros pour 81 projets recensés. Pourtant, cette même agence avait publié, en mai dernier, un rapport différent. Elle avait signalé que la destination Meda (1) des capitaux étrangers ne profite pas plus à l'Algérie qu'à la moyenne des autres pays. L'Algérie était, en 2006, selon ce rapport, une destination moyenne des flux d'investissements dans la zone est et sud de la Méditerranée. Aussi, l'Algérie est classée, à l'indice IDE de la Cnuced, comme un «mauvais élève» au sens où les flux rentrants sont inférieurs aux potentialités du pays.