Le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, organiserait une conférence de presse, à la veille de la venue du chef de l'Etat français, pour aborder «les sujets chauds» de cette visite. Alger imposera-t-elle une nouvelle feuille de route à Paris lors de la visite de Sarkozy prévue le 3 décembre prochain? Abdelaziz Belkhadem jette un pavé dans la mare. Interpellé sur quelques questions brûlantes et d'actualité entre les deux pays, Belkhadem promet d'en parler «très bientôt». «Nous aurons l'occasion de nous revoir très prochainement pour en discuter», a-t-il déclaré hier, en marge de l'inauguration du 5e Salon international des travaux publics. Concernant la réaction de l'Algérie suite à la décision de Renault d'installer une usine automobile au Maroc, le chef du gouvernement préfère «ne pas y répondre maintenant», a-t-il lancé, arborant un large sourire. Le chef de l'Exécutif organiserait une conférence de presse à la veille de la visite du président de la République française. Suite aux déclarations du chef du gouvernement, peut-on s'attendre à ce que Alger et Paris revoient leur feuille de route? Les deux chefs d'Etat débattront-ils du fond des relations bilatérales? Cette dernière question a fait couler beaucoup d'encre ces derniers temps. Elle a suscité trop de bruit. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a enfoncé le clou. Il a annoncé, la semaine dernière, que les Français doivent faire encore beaucoup d'efforts dans les investissements en Algérie. Il a insisté à ce que les Français mettent, d'une manière plus concordante les objectifs commerciaux et les investissements. Toujours dans le volet économique, une rencontre Medef-FCE est prévue le jour même de la visite de Sarkozy en Algérie. Les chefs d'entreprise algériens et les opérateurs du Medef débattront des possibilités de multiplier les différents types d'investissements en Algérie. Une importante délégation d'hommes d'affaires français accompagnera le président Nicolas Sarkozy en Algérie. Interrogé par L'Expression, sur les blocages administratifs qui freinent les entreprises étrangères à venir investir en Algérie, le chef du gouvernement est catégorique: «L'Algérie est un marché très prometteur. Il reste ouvert à tous types d'investissements», a-t-il annoncé par la même occasion. A la lumière de ces données, tout laisse croire que les relations franco-algériennes, notamment dans le domaine économique, connaîtront une nouvelle dynamique. Sur un autre registre, le chef du gouvernement a insisté hier, lors de sa tournée à travers les différents stands du Salon des travaux publics, sur la nécessité «de décrocher de nouveaux partenariats entre les opérateurs étrangers et les entreprises nationales, publiques et privées». Et de poursuivre: «Nous profitons des bonnes relations politiques que nous entretenons avec nos amis européens afin de booster le secteur économique national». D'après le chef du gouvernement, ce Salon international des travaux publics (Sitp), représente une occasion pour les entreprises nationales d'acquérir une expérience de la part des opérateurs étrangers. «Nous avons besoin de l'expérience de nos amis européens afin de donner un coup de pouce à tous les grands projets nationaux», poursuit-il. Ayant pris part à l'ouverture officielle du Salon au côté du chef du gouvernement et le ministre de l'Habitat Nouredine Moussa, le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, a réaffirmé que le Sitp a acquis une dimension internationale: «Le partenariat escompté est celui qui permet de transférer les nouvelles technologies vers l'Algérie, d'encourager la coopération en matière de recherche et de développer le domaine des nouveaux matériaux de construction», a-t-il dit. Cette 5e édition se déroulera jusqu'au 27 du mois en cours, au Palais des expositions (Alger). Plus de 210 exposants répartis sur une superficie globale de 7400m², y sont présents.