S'il subsistait encore une ambiguïté sur la position américaine à propos de la situation au Proche-Orient, elle a été totalement levée par Bush. En effet, le président américain George W.Bush a, dans une déclaration à partir de son ranch texan, où il prend des vacances pascales, au moment même où, à Ramallah, Yasser Arafat subit les assauts des chars israéliens, a été clair en ce sens qu'il affirme: «Israël a parfaitement le droit de se défendre.» Certes ! Ce que de toutes les façons personne ne lui conteste. Cependant. M.Bush affecte seulement de croire, à l'instar des Israéliens, qu'il est également de leur droit tout en occupant un territoire ne leur appartenant pas, - les nombreuses résolutions de l'ONU faisant foi interdire à sa population de se défendre et de résister à cette occupation comme l'y autorisent d'autres résolutions de l'ONU sur les peuples colonisés. Cela juste pour souligner si, effectivement, M.Bush était dans son rôle de parrain du processus de paix en tant que président des Etats-Unis, en prenant une position aussi tranchée en faveur de l'envahisseur israélien. Dans le même geste, le président américain condamne les opérations des kamikazes palestiniens, tout en ne disant mot sur le s de l'armée israélienne qui soulèvent l'indignation de la communauté internationale tout entière. Comme son secrétaire d'Etat, le général Powell, le président Bush reprend à son tour cette mystification comme quoi il aurait reçu l'assurance des Israéliens qu'«ils ne feront pas de mal à Arafat». Un chef de gouvernement arabe est malmené par les Israéliens, humilié face au monde entier, et M.Bush ne trouve à dire que cette bouffonnerie. Les Arabes apprécieront la considération qu'a d'eux le président des Etats-Unis alors qu'ils venaient d'offrir sur un plateau la paix à l'Etat hébreu, rejetée par Sharon qui, au contraire, s'est lancé dans une politique de la terre brûlée contre les Palestiniens tout en mettant en danger la vie du président Arafat. Celui-ci, isolé depuis maintenant trois jours, se trouve dans une situation très précaire. De fait, sa situation était très préoccupante, hier matin, lorsque des soldats israéliens ont lancé une grenade lacrymogène dans ses bureaux. M.Arafat (73 ans qui suit un traitement médical) est isolé sans électricité, sans eau, sans vivres, et sa vie est plus que jamais menacée. La paix, il faut la vouloir. Or, c'est à celui qui a fait profession de mettre le Proche-Orient à feu et à sang que le président américain apporte son soutien. Sharon s'est toujours opposé au processus de paix, ce que Bush feint de ne pas savoir. Ce que rappelle l'ancien conseiller du président démocrate Jimmy Carter, Zbigniew Brzezinski, qui souligne: «L'Administration Bush ne peut ignorer le fait que depuis dix ans, Ariel Sharon, s'est opposé au processus de paix des accords d'Oslo, qui a contribué à la création d'un climat politique en Israël qui a conduit à l'assassinat du Premier ministre Rabin.» Le président de la première puissance mondiale sert-il la paix en apportant son soutien à un pyromane? Qui en sus ne sut pas saisir la chance que lui offraient les Arabes de sceller la paix? Le résultat est aujourd'hui là: les Palestiniens tombent par dizaines sous les balles de l'armée israélienne, au moment où la guerre se déplace en Israël même, comme l'ont montré les deux opérations suicide d'hier à Haïfa et à Tel-Aviv, faisant une vingtaine de morts israéliens. Est-ce celle-là la sécurité que Sharon prétendait apporter à son peuple? La situation n'a jamais été aussi explosive dans les territoires palestiniens occupés, alors que le président Arafat continue de vivre le martyre dans des bureaux détruits par les explosions d'hier matin, au moment où, semble-t-il, les soldats israéliens n'attendent que l'ordre de passer à l'action pour «neutraliser» le président Arafat comme l'a indiqué, hier, à la presse le porte-parole de l'armée israélienne le général Ron Kitrey. Ainsi, au moment où un homme de paix, toujours debout, mais encourt de graves dangers, dans le ghetto que lui impose l'armée d'occupation israélienne, Bush et Sharon affichent leur arrogance et leur mépris envers les Arabes qui n'en peuvent plus, mais...