Elles étaient salvatrices pour le monde rural, mais c'était l'apocalypse pour la ville de Annaba et ses faubourgs. C'était le déluge: des voies étaient coupées à la circulation à l'image des cités Osas, 8-Mai 45, ou encore le quartier populaire de la Colonne, ainsi que les ruelles de la vieille ville où les bouches d'égouts ne pouvaient «avaler» ces quantités d'eau déversées par des pluies diluviennes, qui dévalaient la pente vers la place du 20-Août. Cette situation est tout simplement l'oeuvre de l'indifférence, voire même la négligence des services municipaux de la ville de Annaba. Ces derniers n'ont pas daigné accomplir les tâches qui leur sont confiées, laissant ainsi le soin aux eaux de pluie de faire ce nettoyage et d'emporter les encombrants sachets accrochés ici et là. Les bidonvilles, eux, ont pris eau de toutes parts, comme celui de Sour El Chami, ou encore celui de Sidi Harb, où les ordures ménagères s'entassent par tonnes. Au contact de l'eau, elles laissent échapper des odeurs nauséabondes, mettant à mal l'odorat des riverains qui se sont calfeutrés. L'eau polluée stagne toujours en dépit du beau temps qu'il fait, depuis deux jours, à Annaba, et les services concernés n'ont donc pas manifesté le moindre intérêt face à cet état de choses.