Paris, comme les autres villes françaises d'ailleurs, vit toujours au rythme de la protestation. La montée de l'extrême droite, rendue visible par la régression de la droite et de la gauche au pouvoir, alerte l'opinion publique française sur les dangers que véhicule le Front national. Hier, des milliers de jeunes sont descendus dans la rue à l'appel de plusieurs organisations, pour dénoncer «le me» de Jean-Marie Le Pen, qui menace «les valeurs de la République et de la démocratie». De la Place de la République jusqu'à la Bastille, ce lieu hautement symbolique pour la gauche française, les manifestants ont scandé tout au long du boulevard Baumarchais, des slogans hostiles à l'extrême droite. «Honte d'être Français», «La jeunesse contre l'extrême droite», «Le FN n'a qu'un programme: supprimer les couleurs», sont, entre autres, les mots d'ordre de cette manifestation. Le syndicat des étudiants Unef, qui a participé activement à la procession d'hier, devait souligner que «notre pays (France ndlr) s'est réveillé humilié et indigné. Un parti raciste, xénophobe, antisémite (...) constitue un danger pour la République et ses valeurs». Cette organisation a aussi appelé à des manifestations pour le 27 avril et le 1er Mai. Pour le Mouvement des jeunes communistes qui a pris part à cette manifestation, «nous ne nous laisserons pas voler notre futur. Nous voulons une France, une Europe, un monde, où chacun ait sa place, où les inégalités soient bannies et ne fassent plus le terreau de tous les extrémismes». Pour les jeunes communistes révolutionnaires, il faudra s'attaquer à la racine du problème. Ce mouvement souligne que «pour faire disparaître définitivement les idées de Le Pen, c'est aux inégalités sociales, au chômage et à la précarité qu'il faut s'attaquer». Si la majorité des protestataires demande à faire barrage à l'extrême droite en votant Chira , ract anonyme appelle à ne pas voter pour les deux candidats. Ce document intitulé «Pourquoi voter Chirac n'arrête pas Le Pen», donne comme exemple la gauche allemande qui a appelé, en 1932, à la constitution d'un barrage républicain derrière le maréchal Hidden Burg, qui a appelé à son tour Hitler au pouvoir. Le même document appelle par ailleurs, à rejoindre la résistance anti-Le Pen.