«Nous dépensons quotidiennement au minimum 80DA de frais de transport, et nos parents n'arrivent plus à subvenir à nos besoins.» Les étudiants de l'université Saâd-Dahleb de Blida poursuivent leur mouvement de protestation pour revendiquer plus de bus en direction, notamment, des villes de Hadjout, Meftah, Oued El Alleug, Boufarik et Attatba. Après avoir recouru à la coupure de la voie publique pour exprimer leur protestation, plusieurs étudiants de l'université en question ont carrément fermé, samedi, les portes de l'université pour exprimer leur colère. Cela a provoqué une paralysie totale au sein des campus accompagnée d'une véritable anarchie aux alentours de l'établissement, rendant la circulation des véhicules très difficile. «Nous dépensons quotidiennement, et au minimum, 80DA comme frais de transport, et nos parents n'arrivent plus à subvenir à nos besoins», nous dira un groupe d'étudiantes habitant Oued El Alleug, une localité distante d'une douzaine de kilomètres de l'université de Blida. Des étudiantes de Boufarik, qui habitent à moins de 7km de l'université, revendiquent également le transport universitaire en évoquant, en plus des frais de transport, l'insécurité qui règne, notamment en hiver. Un étudiant de la même ville ira plus loin en nous informant que les enceintes de l'université ne seront pas ouvertes tant que le problème du transport restera posé. Les étudiantes habitant la localité d'Attatba, qui est distante de 45km de Blida, ont aussi observé le mouvement de protestation pour les mêmes demandes en refusant les chambres universitaires pour des «considérations familiales» car, d'après leurs déclarations, leurs parents refusent catégoriquement qu'elles soient hébergées dans les cités universitaires et le transport les arrangerait mieux. Une colère qui, d'après M.Hamlaoui Abdelhamid, directeur des oeuvres universitaires de Blida, n'est pas fondée puisque les étudiantes qui habitent à plus de 30km à titre d'exemple, ont des chambres qu'elles refusent. Il nous dira aussi que ses services ne sont pas une direction de transport pour répondre à toutes les demandes, car initialement, le transport universitaire se fait entre la cité et l'université. Toutefois, il insiste sur le fait qu'il n'y a pas de crise de transport universitaire à Blida, puisque sa direction compte 120 bus à la suite d'un contrat décroché avec la société de transport universitaire Tahkout, estimé à 30 milliards de centimes, mais qui seraient mal répartis à la suite de la non-confection de cartes d'abonnement de nombreux étudiants. «La plupart des étudiants ne veulent pas des cartes d'abonnement au transport de l'ex-Cous. Comment voulez-vous alors qu'on possède les données utiles pour une bonne répartition des bus?», s'interroge-t-il. Il argumentera, à titre d'exemple, ses dires par le fait que moins de 400 étudiants habitant la région de Meftah, ont leurs cartes et selon lui, les 27 bus, qui font la rotation entre l'université et cette localité est largement couverte.