A l'instar des autres régions de Kabylie, la localité d'Akfadou s'apprête à vivre un rendez-vous électoral qui, à première vue, ne suscite pas vraiment d'intérêt. A l'exception des gens initiés, à savoir les militants des formations politiques, la «majorité silencieuse» semble marquer son indifférence. Même si, parfois, on en discute et on fait des pronostics. Quatre listes se disputent les 7 sièges de l'Assemblée populaire communale d'Akfadou. Le FFS, le FLN et le RCD font face à une liste indépendante que les pronostics donnent favorite avec celle du RCD. Le prochain scrutin se présente donc sous la même forme que les précédents avec, cependant, deux éléments nouveaux: d'abord le retour du Front de libération nationale, qui, après une absence de plusieurs années, soit depuis le scrutin de 1990, prend part pour la seconde fois aux élections locales. Puis, il y a les indépendants. Absents lors des partielles, ils reviennent avec autant de chances. Conduite par un universitaire et transfuge du FFS, en l'occurrence Boualem Amoura, et soutenue discrètement par des personnalités influentes dans la commune, la liste «Thidhets» (vérité) a bien marqué l'ambiance électorale qui a toujours caractérisé cette localité. Le FFS qui, n'a pas reconduit l'équipe sortante, a préféré une liste qui n'a été confectionnée qu'après une dure bataille dans la section. Le FLN qui a amorcé son retour à la faveur des partielles s'est de nouveau présenté. Relancé par des jeunes de la région, depuis le scrutin de la présidentielle d'avril 2004, le Front de libération nationale a réussi, sans grand bruit, la confection d'une liste pour la 2e fois à même de rivaliser avec les deux partis traditionnels qui se partageaient le gâteau. Le RCD est allé puiser sa tête de liste dans la plus grand village de la commune, à savoir Imaghdassène. Une chance que se donne le RCD. Dans toute cette bataille, le village d'Aourir, deuxième en matière d'importance sur le fichier électoral, se présente comme l'arbitre de la course. C'est ce village, qui ne compte aucun candidat tête de liste, et, à un degré moindre, le village d'Aït Allouane qui détermineront le vainqueur. A Akfadou, comme d'ailleurs dans toutes les régions de Kabylie, dès qu'il s'agit d'élections locales, les convictions démocratiques et les idéaux des uns et des autres cèdent le pas aux considérations villageoises et familiales. Dans cette localité, on a vu des électeurs FFS ou RCD verser totalement vers d'autres listes car la tête est des leurs ou de leur village. Lors des élections locales, les motivations changent et deviennent toutes autres. La culture villageoise est si forte que les partis et les programmes ne sont que de simples canaux d'expression. C'est pourquoi le choix d'une tête de liste dans les villages les plus importants est toujours le recours auquel les partis font appel. C'est une manière de garantir le succès à une liste.