Ils concernent la lutte contre le terrorisme, le blanchiment d'argent, la lutte contre le trafic de drogue, le crime organisé, les crimes de circonstance et la cybercriminalité. L'Algérie semble livrer, ces dernières années, une guerre sans merci contre le crime organisé. Outre la loi relative à la cybercriminalité, qui est en élaboration, le ministère de la Justice installera, avant la fin de l'année en cours, des pôles spécialisés en matière de lutte contre le crime organisé. L'annonce a été faite hier par M.Hadj Mohand Arezki, directeur de la formation au ministère de la Justice, en marge du séminaire de deux jours au profit de 38 magistrats algériens, qui se tient à l'Ecole supérieure de la magistrature, à Alger. Selon ledit responsable, ces pôles spécialisés concernent six volets. Il s'agit de la lutte contre le terrorisme, le blanchiment d'argent, la lutte contre les stupéfiants, le crime organisé, les crimes de circonstances et la cybercriminalité. Si l'Algérie est concernée de plus près par les cinq premiers volets cités, il n'en reste pas moins que le dernier chapitre, à savoir la cybercriminalité, ne l'a pas épargnée, même à un degré moindre par rapport aux pays où le développement des nouvelles technologiques est en plein essor. «Pour l'instant, l'Algérie a à se consacrer davantage à la lutte contre le terrorisme, du moment qu'elle est touchée par le phénomène», estime Jean Michel Gentil, expert français dans le domaine de la lutte contre le crime organisé. Ce dernier croit en outre que le phénomène de la cybercriminalité, et l'arnaque via le Web, touche beaucoup plus les pays développés, à l'instar de la France. Et paradoxalement, ce pays n'a mis en place son arsenal législatif pour lutter contre ce fléau, que ces trois dernières années. «J'avoue, en ce sens, que la France est très en retard en la matière», souligne J. M.Gentil. Et d'enchaîner que «les deux tiers des délits sont commis par des étrangers, issus de diverses nationalités». Quoi qu'il en soit «les trois années d'expérience dont nous disposons, nous ont beaucoup appris. Elles nous ont même permis de connaître, un tant soit peu, le crime organisé sur Internet», relève M.Gentil qui espère «transmettre aux magistrats algériens, quelques "brins" de cette expérience» durant les deux jours du séminaire qui sera dispensé aux 38 magistrats algériens. Seulement, pour ce faire, l'Algérie a besoin de s'armer d'outils spécifiques susceptibles d'aider les magistrats à régler comme il se doit les affaires relatives au crime organisé. D'autant plus que ce genre d'affaires «souffrent de la longueur, voire de la lenteur, des procédures» estime le directeur de la formation au ministère de la Justice, Hadj Mohand Arezki qui a indiqué, en outre, qu'en matière de législation relative à la lutte contre le crime organisé, l'Algérie applique les normes internationales. Il reste néanmoins à l'appliquer rigoureusement, de sorte à diminuer le degré de nuisance de ce phénomène d'autant plus dévastateur qu'il a étendu ses tentacules à l'ensemble de la planète. Par ailleurs, ledit séminaire, dont la clôture est prévue pour cet après-midi, et qui sera animé par deux experts français, Jean Dallest et Jean Michel Gentil, sera consacré aux problématiques relatives au crime organisé sous tous ses aspects. Nous citerons: la circulation de l'information, la coordination des enquêtes, les nouvelles méthodes d'organisation...