L'ex-Premier ministre du Pakistan Benazir Bhutto a répété hier qu'elle était prête à une alliance avec son rival des années 1990, l'ancien chef du gouvernement Nawaz Sharif, rentré dimanche de sept ans d'exil, pour les élections législatives et provinciales du 8 janvier. «Nous sommes prêts à former une alliance avec tous les partis politiques modérés», a-t-elle déclaré à la presse à Larkana, le village d'origine de sa famille, dans la province du Sind, dans le sud du Pakistan. «Nawaz Sharif est le bienvenu, son retour va renforcer la culture démocratique dans ce pays», a-t-elle ajouté, après avoir déposé sa seconde candidature pour les législatives en deux jours. Elle avait, toutefois, assuré jeudi, en autorisant les membres de son parti à faire de même, qu'elle se réservait le droit de retirer les candidatures de sa formation si cette dernière décidait de boycotter le scrutin. Par ailleurs, les formations de l'opposition, celles de Mme Bhutto et de M.Sharif en tête, ne parviennent pas à se rassembler contre le général Musharraf, chacune soupçonnant les autres de ne pas être sincères et attendant que toutes se prononcent avant de décider ou non un boycott. «Nous sommes inquiets parce que nous pensons que les élections vont être truquées, mais nous ne voulons pas laisser le champ libre à M.Musharraf et ses alliés», a plaidé Mme Bhutto.