C'est un nouvel échec grave qui s'ajoute à celui de la stratégie économique de l'Exécutif. Grave parce que le gel des privatisations en question cumule globalement l'échec du processus dit de «réforme du secteur national des finances». Le lecteur comprendra pourquoi à la fin de la lecture de ce texte. Les articles de presse publiés pour annoncer ce gel ont repris les motifs explicatifs délivrés par les structures du ministère en charge de l'ouverture des plis émanant des soumissionnaires BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, Natixis, City Bank (4 banques françaises et une banque US). La Radio nationale a fait parler des experts sur les raisons du gel. Tous les motifs exprimés concourent à dire que la décision du gel a pour but de renforcer, à l'occasion d'une échéance ultérieure, la rentabilité de l'opération de privatisation du CPA. Ce motif laisse imaginer des raisons d'ordre spéculatif et boursier international qui ne seraient pas favorables pour l'heure à ladite opération de privatisation (il faut attendre «est-il dit» une meilleure visibilité des marchés financiers internationaux et évaluer l'impact des répercussions des engagements liés aux crédits hypothécaires aux Etats-Unis d'Amérique etc.). Sincèrement, on pousse le zèle à l'extrême du rire... Examinons réellement les motifs véritables du gel de la privatisation du CPA...Ces raisons s'appliqueraient pareillement pour BDL. 1.Observons d'abord que les soumissionnaires ne sont pas quelconque dans le secteur, ce sont les partenaires phares de la balance des paiements de notre pays (notamment notre balance des marchandises) (France et USA). En toute logique, on a des raisons de supposer que dans ce cas d'espèce, l'appareil de l'Exécutif serait plus enclin à traiter pratiquement et en toutes circonstances la procédure de l'ouverture des plis. L'annonce du gel a avancé le contraire tout en expliquant concomitamment que les soumissions ne seraient guère favorables. On serait alors tenté de déduire qu'effectivement, les offres exprimées par les soumissionnaires sont sousclassées et très peu disantes. Personnellement, c'est ce que je pense et alors pourquoi avoir parlé de non-ouverture des plis et si c'était le cas, comment peut-on savoir qu'elles ne sont pas favorables? Il faut à mon humble avis, ouvrir et traiter les soumissions et retenir un repreneur...Faire le contraire, est une opération de repli désastreuse (on peut justifier et expliquer cet engagement dans un autre cadre si c'est demandé). 2.Les Français et les Américains ont toutes les raisons logiques, rationnelles et économiques de sous-évaluer leurs offres. Pourquoi? 2.1. Il y a tout juste quelque deux mois, l'Exécutif a signé une décision autorisant des dépôts financiers constitués d'avoirs algériens (majoritairement des fonds publics) dans les banques étrangères installées ou domiciliées en Algérie. Ces banques sont actives à l'international et, spécialement celles qui ont soumissionné sont captives des ressources financières de l'Algérie, en raison des transits et des circuits empruntés par les fonds et les flux financiers algériens, elles sont aussi majorantes, parce que les «USA» et la «France-Europe» sont les premiers partenaires économiques de notre pays. Ces deux pays n'ont aucune raison d'aller déplacer leurs passifs circulants au rythme des transactions financières naturelles ainsi évoquées au profit des passifs nationaux de l'Algérie, via la Banque d'Algérie et du CPA, quand bien même, le CPA serait mixte...Autrement dit, pourquoi une banque étrangère irait-elle prendre part des actifs dans une banque mixte qui capitaliserait des capitaux déjà légalement, déposés chez elle, alimentés à partir de la réalité commerciale. 2.2.La banque du CPA et son réseau bancaire (pareil pour BDL) qualifié d'«appréciable» en termes de nombre d'agences possédées, possédant un passif financier qualifié également d'intéressant...n'ont jamais constitué des attraits auxdits soumissionnaires ou à d'autres d'ailleurs... Il est visible que ce sont des banques primaires ordinaires qui ont toujours drainé des capitaux intérieurs en «dinars» majoritairement, publics en plus....Il est regrettable qu'on ait longtemps maintenu cette illusion impulsée par un professionnalisme profane en la matière. D'abord, parce que les circuits économiques algériens et corrélativement les flux financiers associés, sont très faibles. Ensuite, le réseau d'agences bancaires du CPA se compte en peu de centaines d'agences...De plus, les entreprises étrangères actives travailleuses en Algérie, exception de celles qui domicilient les grands projets de la nation, sont toutes domiciliées auprès des banques étrangères établies ou représentées en Algérie. Dans ce dernier schéma, on comprend que ces entreprises étrangères jouent à fond la pratique de la domiciliation bancaire virtuelle autorisée par le WEB-Banking, qui permet d'effectuer toutes les opérations financières qui leur sont nécessaires en ayant en même temps toutes les facultés à domicilier centralement plusieurs comptes bancaires indépendants et décentraliser sur les cybercafés ou les cyber-hôtels toutes les opérations de règlements financier (pareil pour le système Swift), pratique qui est tout à fait légale à l'international, appelée d'ailleurs, à s'étendre à l'infini avec la finance dite «libre et entre particuliers» sur le WEB. 2.3.Il y a tout juste quelque 15-20 jours, l'Exécutif et le secteur des finances ont légalisé les déboursements de devises vers l'étranger pour payer des honoraires d'expertises, des services fournis (études, engeneerie, achats de software etc.). Il convenait donc de se préparer et de s'attendre à ce que les consortiums de services et de prestations, dont ceux des banques en l'occurrence (et notamment pour nous ceux des banques sus-citées) s'en équipent localement pour elles-mêmes de ces services, avec des bijoux de la technologie des software existants sur le marché...Pourquoi s'en priver désormais pour sa propre cause directement et seulement...Pourquoi irait-on équiper une autre banque, fût-elle mixte. 3.Il y a à peine quelques jours (1 à 2 semaines), on continuait au secteur des finances (ministère, Abef...) de débattre de la réforme du secteur de la même manière négative entretenue maintenant depuis plus de quinze ans. La dernière annonce aurait reconfiguré aux plans nationaux le secteur des banques primaires comme suit: Cnep-Banque épargne nationale Cnep-Immo Programme globaux de l'habitat et logement Badr Agriculture et portefeuilles constitutifs des fonds publics (Pnda-Fnrda, en tout 77 fonds) BNA Collectivités locales, Fonction publique BEA Energies, HSBC-Londres CPA, BDL Privatisations en cours... Que l'on adopte tel ou tel découpage organique pour affecter le suivi et la gestion des portefeuilles financiers de la nation (en prenant bien entendu et au préalable des précautions qui ont pour buts de préétablir et de dresser l'état des comptes financiers respectifs de chaque banque et leurs balances redistributives sur le nouveau découpage...), en quoi cela est-il innovant ou efficace à côté de la technologie bancaire dite «Swift» qui intègre d'un clin d'oeil, le traitement bancaire moderne? L'efficacité des banques algériennes résiderait dans la construction des bases de données informatiques nécessaires à leur essor pour leur imprimer la rigueur du «temps réel des transactions bancaires», la qualité du «service clients» aux guichets, la promotion de l'investissement via tous les marchés financiers, etc. Aujourd'hui, nos banques qui doivent dynamiser les activités nationales ne sont pas connectées (branchées) avec les services nationaux de la fiscalité (impôts), avec les services territoriaux des douanes (tous les postes frontières), avec les services centraux ou décentralisés du commerce (intérieur et extérieur, Cnrc, ports, etc.), avec les services des secteurs du tertiaire (transporteurs et assureurs par exemple), etc. Les banques algériennes ne sont pas pour autant connectées entre elles. Ladite réforme introduite, qui consista à pratiquer le paiement dit de masse, relève de la technologie informatico-bancaire de 1985. Les programmes nationaux de développement de la monétique et de la pratique du reporting bancaire, sont définitivement compromis impliquant dans le sillage toute impossibilité de pouvoir se surmonter plus tard...Déjà, au niveau international, on annonce au plan technique la régression des débits Internet à l'horizon tout proche de 2010 et cette hypothèse plausible est émise par et pour les pays développés...Qu'en sera-t-il dans les pays dits émergents comme notre pays... La bonne gouvernance c'est savoir anticiper. Ça reste l'apanage de spécialistes, d'experts et de l'esprit critique. Notre Sénat qui vient tout juste de clore la loi de finances 2008 transfère au meilleur cas à janvier 2009, une réflexion sur la question des finances publiques et de leur contrôle. Un thème réclamé pourtant par les députés de la chambre basse que ces derniers eux-mêmes boycottent une semaine après sans motif apparent lorsque Monsieur Leksaci, bercé dans ses balances de comptes, a présenté le rapport d'exécution de la Banque centrale d'Algérie pour l'exercice 2006. La conclusion pratique et réaliste que nous pouvons tirer à ce jour de novembre 2007, est que l'économie algérienne livrée à l'informel qu'on dit vouloir juguler et son fléau de corruption ont, dans le pire des cas, une année de répit, prometteuse en affaires.