Adopté jeudi dernier à la majorité par les locataires de l'Assemblée populaire nationale, le programme du gouvernement Belkhadem s'inscrit dans la continuité de celui de son prédécesseur. Avec un discours plus orienté vers le social, mais sans mesures concrètes annoncées, le programme qui se veut être celui du président de la République est truffé de professions de foi, mais maigre en propositions et échéances de réalisation. Ainsi en est-il, à titre d'exemple, de la corruption. Le chef du gouvernement a estimé que son éradication "requiert la conjugaison des efforts de toutes les catégories de la société ", tout en estimant que le nouveau texte de loi relatif à la prévention et la lutte contre ce fléau " comporte une série de mécanismes susceptibles de mettre fin à ce fléau ". Réponse vague pour un phénomène qui gangrène l'économie nationale et la société. Il en est de même pour le chômage, auquel l'exécutif semble déclarer la guerre…des chiffres, au grand dam des pans entiers de la société qui se retrouvent confronté à ce ce mal, dont principalement les jeunes. A propos de l'informel, l'exécutif se dit engagé à continuer sa lutte contre les activités parallèles, la contrefaçon, les défauts de facture et l'opacité en matière de prix. Comme il compte " assainir le climat et le coût des affaires et à développer les incitations pour rendre le secteur formel encore plus attractif ". Si pour le gouvernement, le programme est porteur d'une " dynamique de renouveau ", il n'en demeure pas moins qu'il ne fait que réitérer un ensemble de généralités sans emprise sur la réalité. Le Gouvernement compte ainsi poursuivre la mise à niveau de l'appareil économique, qu'il veut adosser à " un système efficient d'information économique et de veille stratégique ", permettant d'avoir " une vision globale et cohérente du développement à long terme ". Comme il est réitéré la volonté de l'exécutif d'aller vers le développement d'une économie qui génère une croissance soutenue, créatrice d'emplois et moins dépendante des recettes pétrolières, sachant que les exportations hors hydrocarbures de l'Algérie pèse à peine un milliards de dollars . Si la hausse des prix du baril pétrole ont permis le remboursement anticipé d'une grande partie de la dette extérieure, pour atteindre fin 2006 quelques 5 milliards de dollars, et le lancement des grands projets d'infrastructures de base, les questions maints fois soulevées par les opérateurs économiques tel le problème du foncier industriel, la réforme bancaire et financière et bien d'autres restent encore en suspens. L'exécutif mise sur le parachèvement des projets dits " structurants " comme ceux engagés dans le secteur des transports (autoroutes est-ouest et chemins de fer) ou ceux engagés dans les travaux publics, comme appui à sa stratégie de croissance, tirée principalement jusque là de la bonne santé du secteur des hydrocarbures. Alors que dans le secteur de l'Energie, le gouvernement dit " parachever les dispositifs législatif et réglementaire relatif aux réformes " dans le secteur, afin d'accroître et de diversifier les revenus de l'Etat. A propos de la réforme bancaire et financière, le programme du gouvernement Belkhadem compte ainsi poursuivre la " densification " du paysage bancaire, et diversifier le marché financier. Comme il compte " revitaliser " le marché boursier, et améliorer la gestion des finances publiques. Il est indiqué en outre, qu'il sera procédé à un allégement fiscal, sans d'autres précisions. Relancer l'appareil de production Pour relancer et développer l'appareil de production, le programme du gouvernement compte sur " trois politiques essentielles " portant sur le redéploiement du secteur public, la mise à niveau de l'entreprise nationale et la promotion des investissements. Ainsi, en matière de redéploiement du secteur public, le gouvernement envisage, entre autres, d'exploiter " la concentration des entreprises publiques dans les secteurs hautement capitalistiques, à fort potentiel de croissance ". Cependant, il est spécifié que la présence d'entreprises publiques opérant dans le domaine de haute valeur technologique " impose un traitement différencié pour faire émerger des sociétés commerciales efficientes et amorcer, ainsi, le processus de développement de champions économiques qui modifieront les conditions d'intégration de notre économie dans la sous région ". A ce propos, les participations de l'Etat connaîtront un redéploiement sur la base d'une séparation organique entre les fonctions de développement et de privatisation. Alors que le secteur industriel, est ouvert à tout investisseur, non nuancer que la politique du gouvernement est de s'appuyer sur les capacités existantes au sein du secteur public pour amorcer le processus de relance et de développement d'activités stratégiques pour la compétitivité de la nation. D'autre part, le processus de privatisation et de partenariat pour les autres activités sera poursuivi. A cet égard, le gouvernement retient que "l'objectif stratégique de la privatisation et du partenariat en général est d'assurer la préservation ou l'extension de l'emploi". En matière de mise à niveau de l'entreprise , "la PME sera au centre du programme de mise à niveau que le gouvernement mettra en oeuvre avec la participation de toutes les parties concernées". Le gouvernement entend également articuler, dans la mise à niveau des entreprises, un "plan de sauvetage de celles en difficulté, mais représentant un important potentiel". Au volet promotion des investissements, l'exécutif, fait savoir qu'il suivra en cela les directives du Chef de l'Etat, et "veillera à l'approfondissement de la politique de promotion de l'investissement entreprise en 2006", tout en s'engageant à lever "toutes les procédures entravant encore l'investissement dans notre pays". Dans une partie consacrée aux politiques sectorielles de croissance, le gouvernement envisage notamment d'engager "la mise en oeuvre d'une politique industrielle ambitieuse visant la relance et le développement de l'activité industrielle et la consolidation des résultats de la politique de stabilisation entreprise par notre pays depuis le début des années 2000".