Les prochaines élections locales arriveront-elles à mettre en oeuvre une nouvelle stratégie dans la gestion des affaires publiques? La question mérite d'être posée aux chefs des partis politiques et à l'électeur. Les partis politiques tentent de nous faire croire qu'ils cherchent des hommes plus ou moins «propres» pour séduire un électorat qui semble se réduire comme une peau de chagrin et ce n'est pas sans raison que les citoyens boudent les urnes. Ces mêmes citoyens sont convaincus que les hommes «choisis» ne sont pas les meilleurs, ni les plus honnêtes, encore moins ceux qui pourront gérer dans la transparence. De nombreuses communes souffrent d'une gestion abjecte et des villes sont livrées à elles-mêmes sur tous les plans et dans tous les domaines. Depuis qu'il a été décidé que la responsabilité des affaires des citoyens pouvait être confiée à n'importe qui, aussi incompétent et inapte soit-il, il n'y a plus lieu de s'étonner devant quoi que ce soit. Ce sont évidemment les plus pauvres et les plus démunis qui paient la sottise des uns et ce sont, sans conteste, les plus faibles qui supportent les stupides erreurs des autres. Au niveau des états-majors des partis politiques, les critères de sélection des candidats aux élections n'ont jamais été ni sérieux ni clairs. Il n'est plus un secret pour personne quant à la manière de présenter des candidats aux électeurs qui n'ont pas l'embarras du choix entre les mauvais et les moins mauvais. La gestion ne s'improvise pas aujourd'hui. Pour prétendre être candidat, il faut appartenir à un grand arch, à un clan influent ou être plein aux as. A l'exception de quelques rares communes, la majorité des élus qui ont présidé aux destinées de nombreuses communes n'ont jamais réussi à démontrer quoi que ce soit en matière de connaissance dans la gestion ou d'honnêteté et de vertu. On se demande s'il n'y aurait pas pénurie de compétence dans un pays qui en recèle tant. On serait bien tenté de rappeler que les citoyens n'ont de responsables que ceux qu'ils méritent. Car ce sont eux qui auront, en fin de compte, la responsabilité de désigner celui ou celle qui les représentera. Le niveau ridicule de «sait lire et écrire» ne suffit plus dans un pays d'un million d'étudiants et de 40 villes universitaires. Il faut aussi et surtout bannir à jamais la honteuse formule «dabna oula aoud ennas». La porte de cheikh el baladia est devenue un secteur porteur qui rapporte gros, et où beaucoup aiment investir. Ils ne s'en cachent d'ailleurs pas. Combien de «maires» ne font-ils pas l'objet de poursuites judiciaires pour dilapidation de biens sociaux et utilisation de deniers de l'Etat à des fins personnelles? Les manchettes de journaux et les couloirs des tribunaux en font foi. Certaines activités mal intentionnées, toutes aussi condamnables les unes que les autres, ne laissent plus de place pour la prise en charge des problèmes des citoyens. Pour certains élus, méconnaissant jusqu'à la plus simple de leurs attributions, la plupart, tout contents du nouveau siège, oublient le rôle principal qui leur est dévolu, celui de la gestion des affaires des citoyens et l'amélioration des conditions de vie de leurs administrés. La responsabilité incombe aujourd'hui surtout aux citoyens qui doivent prendre en charge leur destinée en fermant la porte aux opportunistes et -sans appartenance clanique, tribale ou autres, choisir celui ou celle qui pourrait- éventuellement répondre à leurs doléances afin de mettre un terme aux pleurnicheries sur un sort dont ils sont les seuls maîtres.