Le Front de libération nationale aurait-il les yeux plus gros que le ventre? Son secrétaire général, M.Abdelaziz Belkhadem, ne jure que par un succès écrasant de son parti. «Je suis confiant en la victoire», a-t-il déclaré, lundi, à Alger. dans une salle Harcha archicomble. Ce n'est ni plus ni moins que le «grand chelem» qui est mis en ligne de mire. «Nous réussirons aux prochaines élections, comme nous avons réussi aux législatives et aux sénatoriales», a-t-il ajouté. M.Belkhadem, sous-estime-t-il ses adversaires? Mais, ne dit-on pas que l'appétit vient en mangeant? Devant autant d'assurance, le Front de libération nationale est condamné à l'emporter. Et même largement. Un semi-échec ne lui sera pas permis, voire interdit. Pourquoi? M.Abdelaziz Belkhadem, qui endosse la double casquette de secrétaire général du parti et de chef du gouvernement, s'est retrouvé sur le gril, ces derniers temps. Mis déjà à rude épreuve par une contestation interne à sa formation, sans parler des «attaques» de la part de ses adversaires politiques, il ne peut se permettre une éventuelle contre-performance. Il a mis tout son poids dans la balance. Le moindre faux pas pourrait lui être fatal. L'après-29 novembre pourrait être porteur de surprises. Le FLN, qui a géré sans partage les communes depuis l'Indépendance, porte en lui l'empreinte de leur gestion. Une gestion jugée inadéquate qui est de plus en plus contestée. Le projet de révision des Codes communal et de wilaya, même s'il est mis en sourdine, est révélateur de la gestion archaïque de la première institution de l'Etat et des prérogatives du pouvoir local. Il y eut, il est vrai, la parenthèse de l'ex-parti dissous (le FIS) marquée par la tragédie nationale. L'avènement du multipartisme a vu l'hégémonie du FLN sur les APC lui être contestée par un autre concurrent, le plus redouté sans doute, le RND. Le FFS et le RCD étaient quant à eux, sans rivaux en Kabylie. Il sera intéressant d'évaluer la percée de ces deux partis, à l'occasion des élections du 29 novembre, à travers le territoire national. Le trublion en puissance de ce double scrutin a pour nom le Parti des travailleurs. Il se lance pour la première fois de son histoire à la conquête des APC. Cela pourrait constituer un puissant atout pour lui. Il présentera des têtes nouvelles. La mayonnaise pourrait prendre. Mme Louisa Hanoune, porte-parole du PT, a réalisé une campagne énergique. Cela pourrait fortement payer. Son score pourrait être surprenant. La fin de la campagne électorale a vu tous les regards se focaliser sur la capitale. La plupart des ténors des partis ont terminé leur périple à Alger. M.Ouyahia, M.Belkhadem...Alger ´´La bien gardée´´, ´´El Mahroussa´´ qui aspire à retrouver son lustre d'autan. Une capitale de dimension internationale. Elle aussi a besoin d'une mise à niveau. D'un lifting en profondeur. Une capitale d'où on partirait à la conquête du pouvoir. M.Ouyahia l'a annoncé: «La bataille d'Alger sera rude». Saïd Sadi, le président du RCD, en a fait une cible privilégiée. C'est peut-être là que le PT de Mme Hanoune réserve la surprise. Le Parti des travailleurs avait réalisé son plus grand score le 17 mai. 10 sièges de députés. Talonnant de près le FLN. Les 26 arrondissements que compte la capitale seront âprement disputés. Tous les partis politiques, à l'instar du MSP, du FFS ou du FNA, jetteront leurs forces dans la bataille même si l'abstention fait tant peur. Le dernier mot reviendra aux électeurs.