Le chef du gouvernement demande l'intervention de l'ANP aux fins de maîtriser la situation. Les citoyens périssent sous la pluie. Les fortes chutes de pluie enregistrées durant les dernières 24 heures ont porté le nombre de victimes à onze. Trois autres sont portées disparues. Ce décompte macabre a été annoncé, hier, par les services de la Protection civile dans un communiqué rendu public hier. L'Office national de météorologie annonce, d'autre part, dans un bulletin spécial que d'importantes chutes de pluie, parfois sous forme d'averses orageuses, continueront d'affecter les régions côtières et proches côtières de certaines wilayas du pays. En fait, les cumuls estimés peuvent dépasser les 100/mm jour. La pluviosité a atteint un record de 150mm. Il pleut toujours et le bilan, morts et blessés risque de s'alourdir car certaines bâtisse, inondées par les eaux pluviales, risquent de s'effondrer comme un château de cartes. D'autant plus que la pluie, encore une fois, est annoncée à partir de dimanche. Le danger est omniprésent. Outre ces pertes humaines, on relève également des dégâts matériels. Des stations de dessalement d'eau de mer sont détruites, des ponts effondrés, des postes de transformations de haute tension de la Sonelgaz tombés. Un grand nombre d'habitations se sont affaissées au grand dam d'une population vivant à l'agonie. L'accès aux différents ports, à l'image de celui de Ténès, est devenu impossible. La marchandise manque. Les prix de certains produits de large consommation connaissent déjà une hausse vertigineuse. Corollaire immédiat: l'économie nationale subit des pertes sèches. Les responsables tentent de minimiser l'ampleur de ces déficiences. «Les différentes dessertes sont assurées normalement selon la programmation habituelle», ont affirmé certaines sources. Pis encore, les transports urbain, ferroviaires et aériens sont perturbés. Certains départs de l'Entmv ont été reportés en raison des mauvaises conditions météorologiques. C'est une autre crise qui s'installe. Les pluies, tant attendues par nos agriculteurs ont causé énormément de dégâts. D'autres bouchons routiers observés un peu partout ont paralysé la circulation automobile. Alger s'isole du reste du pays. Dans ce contexte, il convient de préciser que plusieurs RN (11, 24 et 71) sont coupées à la circulation. Aux fins de limiter les dégâts, élections électorales obligent la circulation est interdite, à partir d'hier à minuit, et cela jusqu' à demain, pour les gros engins. Les pertes causées à la Sntf, à la suite du débrayage déclenché par les conducteurs de train frôlent les 10 milliards/jour, selon une source concordante. Pendant tout ce temps où l'on annonce des perturbations du transport aérien, d'autres citoyens «sinistrés» squattent des logements de l'Opgi. Contacté par L'Expression, le commandant Farouk Achour de la Protection civile a précisé que durant la matinée d'hier, 1408 interventions ont été effectuées. Des vies humaines ont été sauvées. Et d'ajouter que 32 familles habitant des logis menaçant ruine à Oran, ont été mises en sécurité. Devant cette situation chaotique, le chef du gouvernement, M.Abdelaziz Belkhadem, a demandé l'intervention de l'Armée nationale populaire, toujours au secours de la population en cas de catastrophes. «Des instructions ont été données pour faire intervenir, s'il le faut, des unités de l'ANP, en coordination avec les autorités locales» a-t-il affirmé. Et d'annoncer, «des mesures aux fins de désengorger certaines zones touchées par les inondations et porter secours aux citoyens en difficulté». Les intempéries observées ces deux derniers mois sont les plus meurtrières. Au début du mois de novembre, 12 personnes sont décédées dans les wilayas de Boumerdès, Tizi Ouzou, Aïn Defla et Tiaret.