Ce bilan provisoire fait état également de la disparition de trois personnes. Deux morts. Encore des morts et des disparus. Sans compter les blessés et les sans-abri. Les intempéries continuent d'endeuiller les familles algériennes. Des routes coupées à la circulation. Des immeubles inondés. Des ponts effondrés. Des tonnes de boue et de gravats sont charriés par les eaux en furie. Le plan Orsec a été déclenché dans les wilayas de Blida et Médéa. Le chef du gouvernement, M.Abdelaziz Belkhadem, s'est rendu hier après-midi sur les sites affectés par les pluies qui s'abattent depuis samedi soir sur le centre et l'ouest du pays. Accompagné de Nourredine Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, de Amar Ghoul, ministre des Travaux publics, Belkhadem a, tout d'abord, visité le grand collecteur d'eau de oued M'kessel, dans la commune de Oued Koriche, obstrué par la boue et autres objets hétéroclites charriés par les eaux. Les fortes précipitations observées durant la nuit de lundi à mardi ont causé la mort de deux autres personnes, portant ainsi le bilan à quatre victimes. L'effondrement, vers minuit, d'un mur d'une habitation précaire, a causé la mort d'une vieille Oranaise. Un autre adolescent âgé de 15 ans est emporté par les crues de l'oued Tiza, dans la wilaya de Boumerdès, a précisé un communiqué de la Gendarmerie nationale. Les mêmes sources font état de la disparition de trois autres personnes. Un bilan qui risque de s'alourdir dans les prochaines heures d'autant que l'Office national de météorologie prévoit d'importantes chutes de pluie parfois sous forme d'averses orageuses qui continueront de toucher les régions côtières et proche-côtières du Centre et de l'Ouest durant les prochaines 48 heures au moins. Le spectre de Bab El Oued plane toujours. Les inquiétudes des citoyens sont fondées. Après les deux victimes ayant péri à la suite des intempéries qu'a connues la wilaya d'Alger, le danger s'étend à d'autres régions. Les conditions climatiques défavorables rendent très pénible la circulation automobile. Alger était presque isolée. Des bouchons de plusieurs kilomètres sont constatés. Plusieurs axes routiers et autoroutiers relevant de la wilaya d'Alger sont perturbés. De nombreux travailleurs et étudiants ont été contraints de s'absenter. Le décor était hier apocalyptique. Et dire qu'il ne s'agit que de pluies saisonnières! Après le débordement de l'oued «Germain», l'axe routier reliant Tipasa à Alger est entièrement bloqué à la circulation. Une paralysie routière qui fait craindre le pire. La situation est identique, entre autres, sur les RN reliant Baba Ali à Alger, Bab El Oued à Aïn Benian. «La circulation a été déviée sur l'ancienne route passant par Zéralda», souligne un communiqué de la direction générale de la Protection civile parvenu, hier, à notre rédaction. On invite le citoyen à plus de vigilance et de patience. L'utilisation de ces tronçons routiers ne se fait qu'en «cas d'extrême urgence», peut-on lire dans le même communiqué. A Aïn Benian, Blida, Zéralda, Cherchell, Birtouta, Rouiba, Beni Messous, Bouzaréah, Staouéli...ou autres communes, la situation est chaotique. A Dellys, le niveau des eaux a atteint près d'un mètre. Deux ponts ont été emportés par les eaux boueuses de l'oued Sebaou dans la commune de Sidi Daoud. Une fois de plus, on fait appel aux éléments de l'Armée nationale populaire (ANP) pour circonscrire les dégâts. Des véhicules ont été emportés. Des infiltrations d'eaux pluviales à l'intérieur des habitations ont causé des dégâts matériels. Bilan: 240 habitations inondées au niveau des communes de Tassala El Merdja et Douéra. Situés au niveau des agglomérations de Blida, 300 autres logis ont subi les mêmes dégâts. Aux fins de protéger le citoyen, les services de la Protection civile ont effectué durant les dernières 24 heures 1516 interventions. Une fillette emportée par les crues n'a dû son salut qu'à l'intervention des riverains à Chéraga. Jusqu'à quand quelques chutes de pluie emporteront des vies humaines?