«Je ne veux pas être partie prenante dans la polémique née des déclarations du ministre des Moudjahidine. Je ne suis pas en mesure de commenter la position du président de la République. Je tiens, par contre, à confirmer que l'initiative rendue publique le 30 novembre et dans laquelle plusieurs personnalités expriment leur vision sur les perspectives des relations algéro-françaises est antérieure à cette polémique. Elle n'a aussi aucun lien avec la visite du président Nicolas Sarkozy.» Au sujet de la repentance de la France, Mehri atteste que le communiqué, rendu public vendredi «est très explicite sur cette question.» En effet, ce dernier atteste que «le passé colonial ne cesse de resurgir, faisant obstacle à des relations apaisées entre la France et les pays qu'elle a autrefois colonisés». Pour construire un avenir de partage, il faut, au présent, voir en face le passé. Le système colonial, en contradiction avec les principes affichés par la République française, a entraîné des massacres de centaines de milliers d'Algériens. «Mais, aussi, qu'il y eut de multiples souffrances de Français, parfois déportés en Algérie pour raisons politiques, ou embrigadés dans les guerres coloniales, ou encore pris dans un système dont ils sont devenus, à son effondrement, les victimes expiatoires». Pour cette raison, les instigateurs de cette initiative demandent aux plus hautes autorités de la République française «de reconnaître publiquement l'implication première et essentielle de la France dans les traumatismes engendrés par la colonisation en Algérie». L'ex-secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) pense qu'il faut, par ailleurs, dépasser les préjugés qui ont de tout temps marqué les relations entre les deux pays. Interrogé sur la visite du président français, il estime qu'«il préfère attendre les résultats de cette visite avant de s'aventurer dans des commentaires.»