Sur les 5 milliards de dollars d'investissements français prévus, la moitié devrait être consacrée au secteur de l'énergie. Le chef de l'Etat français, M.Nicolas Sarkozy, est attendu demain à Alger. Il sera accompagné par une forte délégation d'hommes d'affaires. Quelque 150 chefs d'entreprises dont la patronne des patrons français, la présidente du Medef, Mme Laurence Parisot. L'Algérie ouvre son marché à la France. Les secteurs du transport, de la pétrochimie, de l'énergie de la PME et du domaine bancaire dessineront la carte d'une coopération qui ne demande qu'à prendre sa vitesse de croisière. Une coopération exemplaire, souhaitée par les deux chefs d'Etat, M.Abdelaziz Bouteflika et M.Nicolas Sarkozy. Une coopération de haut niveau qui sera scellée par une amitié de premier ordre et un respect mutuel que se vouent les deux présidents. Le terrain a déjà été déblayé lors du premier déplacement hors d'Europe de M.Sarkozy. Lors de sa venue en Algérie au mois de juillet 2007, le président français avait déjà annoncé la couleur. Il avait émis le souhait d'un partenariat entre la compagnie nationale algérienne des hydrocarbures, Sonatrach et des sociétés françaises: Total, Gaz de France, ou Suez. «Nous avons autant besoin de sécuriser nos approvisionnements en gaz pour le futur que l'Algérie de pouvoir compter sur un accès sûr et garanti au marché français et, au delà, européen», avait déclaré M.Sarkozy. Il ne pensait pas si bien le dire puisque selon certaines sources françaises, Total en association avec Sonatrach, seraient sur le point d'investir 1,5 milliard de dollars. Le projet consiste en la construction d'un vapocraqueur. Son coût global est estimé à quelque 3 milliards de dollars. Le groupe pétrolier français reprend du poil de la bête. Il compte se faire une place au soleil sur le marché algérien. Il compte se lancer dans plusieurs projets d'exploration et de production. Gaz de France, (GDF) n'est pas en reste lui aussi. Ses contrats en gaz algérien, dans le domaine de l'approvisionnement devraient être reconduits. Les investissements de GDF devraient être de l'ordre de 1 milliard de dollars. Le groupe pétrolier privé, Total, n'a jamais caché ses ambitions de coopération avec la compagnie algérienne Sonatrach. Il souhaite implanter un réseau de distribution de carburants. Ses réticences seront levées dès qu'une marge bénéficiaire intéressante lui sera accordée par les responsables algériens. Total produit 59.000 barils par jour en Algérie à l'heure actuelle. Quant à la coopération entre Gaz de France et Sonatrach, le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, avait dévoilé au mois de mai 2007 les intentions de l'Algérie. Des pourparlers avaient été engagés par les deux parties pour une coopération dans le secteur gazier. «Un accord ne peut être conclu que si la partie algérienne y trouve des intérêts commerciaux et technologiques», avait précisé à l'époque, M.Chakib Khelil. 12% de la consommation de gaz de l'Union européenne proviennent de la compagnie algérienne Sonatrach. Ses ambitions sont affichées: réaliser le 1/3 de son chiffre d'affaires à l'étranger et s'implanter dans la distribution sur le Vieux Continent. En ce qui concerne le nucléaire civil, l'offre française n'a pas encore suscité d'emballement. L'Algérie dispose déjà de deux réacteurs expérimentaux, chinois et argentin. Un contrat avait, par ailleurs, été conclu le 9 juin 2007 à Alger avec les Etats-Unis d'Amérique dans ce domaine. Les Français, réputés par leur pragmatisme, sont souvent victimes d'un certain attentisme, si ce n'est de la frilosité. En affaires, il faut de l'audace. M.Sarkozy semble l'avoir compris.