La visite d'Etat du président français Nicolas Sarkozy, prévue demain jusqu'au 5 de ce mois, se présente sur la base " d'une triptyque : Formation, investissements, échanges ". La présidence de la République française a organisé à Paris un point de presse lors duquel, les relations entre les deux pays sont passées en revue. L'Algérie est un pays très important aux yeux des pays du nord de la rive de la Méditerranée. Selon un conseiller à la présidence française, Nicolas Sarkozy, qui considère que " les destins des deux pays sont liés " et que " la France et l'Europe ont besoin d'une Algérie stable ", va aussi " parler de l'avenir ". " Il ne faut pas tourner le dos au passé, loin de là ", a-t-il dit, soulignant que " le président Sarkozy reconnaît le passé (...) ". Nicolas Sarkozy souligne le conseiller de la présidence française " dira ce qu'il pense du système colonial, qui est un système injuste, mauvais ". " Le président Sarkozy ne nie pas le passé mais regarde vers l'avenir ", a-t-il dit. Pour le président français, sa visite est une occasion pour signer des contrats comme il l'a affirmé lors de son passage sur les chaînes de télévision françaises ( TF1 et F2 ndlr). L'Elysée souligne également que Paris veut " passer à la vitesse supérieure en matière d'investissements ". Ainsi, la composante de la délégation qui accompagnera Nicolas Sarkozy est très importante puisque " 150 entrepreneurs français " seront du voyage. Une rencontre est même prévue ce lundi entre le Forum des chefs d'entreprises et les hommes d'affaires français. Un signe positif pour booster davantage les relations économiques et l'investissement directs en Algérie. Selon le conseiller à la présidence française, la présence de ces hommes d'affaires français parmi la délégation est révélatrice de cette " intention de donner une nouvelle impulsion aux investissements français en Algérie ". Il faut dire que les domaines d'investissement qui intéressent l'Hexagone sont déjà définis et diversifiés. Selon la même source, Paris " espère des contrats ciblant des investissements dans les secteurs, notamment, de l'énergie, la pétrochimie, et les transports ". Des investissements qui généreront de nouveaux postes d'emploi estimés à 7 000. Les entreprises françaises sont déjà présentes dans les domaines suscités, tel Alstom retenu récemment pour la réalisation du projet de tramway dans les villes d'Oran et d'Alger. Quant au domaine du nucléaire civil, le conseiller à la présidence française a affirmé que " nous sommes sur le point d'aboutir à quelque chose " mais " les négociations sont toujours en cours ". un dossier qui a toujours été le " cheval de bataille " du président Sarkozy. Selon des sources françaises, alors que le stock d'investissements français en Algérie est de 2,1 milliards de dollars, 5 milliards supplémentaires à court et moyen terme sont en projet, dont la moitié dans le secteur énergétique. Total, en association avec la Sonatrach, doit investir 1,5 milliard de dollars pour la construction d'un vapocraqueur, dont le coût global est estimé à 3 milliards. Ce groupe pétrolier conforte sa place en Algérie, après plusieurs années de vaches maigres. Total a d'autres projets dans l'exploration et la production, de même que Gaz de France (GDF), à hauteur d'un milliard de dollars. GDF doit à cette occasion reconduire ses contrats d'approvisionnement en gaz algérien. En outre, 2,5 milliards de dollars doivent être consacrés au programme de privatisation algérien et à d'autres investissements prévus par des grands groupes comme Lafarge, Air Liquide et Saint-Gobain. Ces derniers ont été autorisés à racheter respectivement les entreprises publiques Alver, Sovest et Sidal. L'agenda du président Sarkozy est très chargé. Le président français, indique la même source, vient en Algérie " avec plusieurs choses en tête " et " le premier objectif est de signifier sa solidarité et sa confiance à l'Algérie qui a su résister à la menace terroriste ". L'un des points les plus importants sera la signature d'une " convention de partenariat, un document global qui sera une sorte de traité d'amitié simplifié projeté sur 10 ans ". Ce document vu comme l'expression d'un " partenariat d'exception ", touchera d'autres segments dont l'économie et la convention culturelle, scientifique et technique qui arrive à son terme. Autre volet à aborder entre les deux parties, les échanges humains. Un domaine qui reste en-deça des espérances. Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, avait souligné le manque à gagner dans ce domaine. La volonté d'aller de l'avant existe et Paris, ajoute la même source, accorde une importance aux échanges humains. " Il y a une relation puissamment humaine, sans équivalent entre l'Algérie et la France ", a souligné le conseiller, précisant qu' " un français sur 6 a une relation charnelle avec l'Algérie ". A ce propos, il a cité les différentes mesures consulaires françaises. "On a conscience que nos services consulaires peuvent s'améliorer", a-t-il dit, évoquant les "instructions très fermes données" à ces représentations diplomatiques pour améliorer le traitement des dossiers. " Il faut nourrir cette dimension humaine, cette dimension d'échanges ", a-t-il ajouté, faisant valoir que le président Sarkozy " attache une grande importance à l'amélioration très forte de la circulation " entre les deux pays. La lutte contre l'immigration clandestine reste également une des priorités du président français et " la coopération entre les deux pays se déroule pour le mieux ". Enfin dans le domaine culturel, cette visite d'Etat, qui verra, selon l'Elysée, la signature de deux " textes culturels" est présentée comme "un signe très fort de l'intérêt que la président Sarkozy " porte à la région nord-africaine. Il a ajouté que le chef de l'Etat français " se réjouit de revoir le président Abdelaziz Bouteflika ".