La rencontre qui doit durer deux jours sera, selon le président du FCE, « différente » des autres rencontres qui ont regroupé jusque-là les chefs d'entreprise des deux pays, dans le sens où « les discours politiques seront écourtés au profit de discussions d'affaires concrètes. Nous axerons sur des relations plus soutenues entre les PME-PMI des deux pays, lors des ateliers à thèmes et de l'espace rencontre ‘'be to be'' qui permettra aux hommes d'affaires opérant dans un même secteur de lier des relations d'affaires concrètes », souligne M. Hamiani qui précise que la rencontre a été pour la première fois préparée en amont par une équipe du FCE qui a fait le déplacement en France afin de préciser les profils des soixante hommes d'affaires algériens qui formeront la délégation ainsi que leurs attentes, dans le but de faire gagner du temps aux deux parties. Le chef du FCE, qui ambitionne de faire de son organisation « le maillon manquant entre la décision macroéconomique et l'application sur le terrain », a beaucoup insisté hier sur le fait que « la consolidation des affaires entre les deux pays, comme d'ailleurs dans l'espace maghrébin, peut aisément se faire à l'écart des aléas politiques, pour arriver à une logique gagnant-gagnant loin de la politique qui passionne parfois le débat et alourdit le climat des affaires ». Parmi les résultats escomptés à l'issue de la 4e rencontre du genre entre le MEDEF et le FCE, on relève, selon les déclarations de M. Hamiani, « une implication plus forte des Français dans l'investissement en Algérie pour arriver à rattraper le retard par rapport au Maroc par exemple, qui compte 38 entreprises du CAC 40 et plus de 1000 entreprises en affaires sur son sol, pour moins de 200 en Algérie ». Pour arriver cependant à attirer ce flux conséquent d'investissements, M. Hamiani dit vouloir changer de « tactique » afin de laisser de côté les remontrances et les litanies habituelles sur la frilosité des investisseurs français - en comparaison avec les Arabes et les Chinois - au profit d'une approche offensive axée sur l'amélioration du climat des affaires et de l'environnement économique et sécuritaire, en Algérie, et en jouant la carte des réformes ambitieuses entreprises depuis quelques années dans notre pays. Une stratégie qui, selon M. Hamiani, pourrait porter ses fruits et combler enfin l'énorme écart entre les 5 milliards d'euros de flux de marchandises françaises en Algérie et les 400 millions d'euros d'investissements. « La visite du président français Nicolas Sarkozy début juillet en Algérie est interprétée en tout cas par M. Hamiani comme un signal fort pour la consolidation des rapports existants entre les deux pays et une opportunité de discuter de l'espace méditerranéen qui, une fois ses contours précisés, pourrait servir d'ancrage notamment pour l'accord d'association avec l'UE. La rencontre entre les deux organisations patronales devrait aussi permettre de discuter des facilitations à apporter aux entreprises algériennes qui visent à exporter en France. Un atelier consacré à la grande distribution en France est ainsi prévu afin de discuter de la place que pourrait avoir le produit de Cevital, de SIM ou de Hamoud Boualem par exemple sur le marché français. Des rencontres avec des associations d'hommes d'affaires algériens installés en France sont par ailleurs au programme du FCE qui, en collaboration avec l'ambassade d'Algérie en France, visent à mobiliser l'émigration pour participer à l'effort économique en Algérie. Des hommes d'affaires émigrés qui constituent, selon le chef du FCE, d'importants réseaux financiers et commerciaux en France, et qui rapatrient 3 milliards de dollars en Algérie, ce qui pourrait être mis à profit pour piloter des projets d'investissements concrets au lieu de la construction de villas au bled », déclare M. Hamiani. L'aide au retour évoquée par les autorités françaises pourrait être aussi mise à profit, selon M. Hamiani, pour faire bénéficier l'Algérie de compétences d'Algériens émigrés en France travaillant dans le domaine de l'expertise financière et le marketing par exemple.