C'est une visite entourée de méfiance, pour certains. C'est un bilan désastreux pour d'autres. Jamais pareille visite de Nicolas Sarkozy à l'étranger n'a suscité autant de réactions en France, comme celle effectuée à Alger. Des contrecoups arrivent en cascades. La classe politique critique. La presse française reste suspicieuse. C'est une visite entourée de méfiance, pour certains. C'est un bilan désastreux, pour d'autres. Le Parti socialiste n'a pas manqué de lancer des flèches envers le président français. Pour Julien Dray, porte-parole du parti, Nicolas Sarkozy a, encore une fois, fait baisser la tête de la France. «Sarkozy s'est comporté en Algérie de manière assez pudique sur un certain nombre de choses qui étaient quand même assez désagréables». Et de continuer à reprocher à M.Sarkozy son manque de fermeté face aux déclarations «antisémites» d'un ministre algérien. Le même observateur regrette que Sarkozy avait favorisé le slogan «d'abord l'argent, après les principes». Le PS n'arrive toujours pas à digérer la nouvelle diplomatie de l'Elysée. M.Julien Dray estime que M.Sarkozy avait «repris les habits de son prédécesseur» Jacques Chirac. De son côté, le Front national, dirigé par un certain Jean-Marie Le Pen, a établi un tableau noir sur cette visite. Le Pen a dressé, dans un communiqué publié sur le site officiel de son parti, «un bilan désastreux»..«Le bilan de la visite de Nicolas Sarkozy en Algérie est désastreux pour la vérité historique, pour l'honneur national, pour la France», note le communiqué. Pour Le Pen, Sarkozy avait établi «de faux parallèles entre les victimes des deux camps».Et de juger ce parallèle de «blessant, pour les pieds-noirs, pour les soldats français, pour les harkis, pour tous ceux qui ont participé à la défense de ces anciens départements français après avoir participé à sa construction». L'UMP, parti du président français, s'est vue déchirée, après cette même déclaration de Nicolas Sarkozy. Jean-Pierre Grand, député de l'Hérault, a été «viré» du parti à cause de ses propos critiques envers M.Sarkozy. Pour le porte-parole du parti, Yves Jego, les propos de ce député sont «à la fois inacceptables et inexacts». La presse française n'a pas été tendre avec le chef de l'Etat français L'Humanité a résumé le séjour de Sarkozy en Algérie en titrant: «Les ambiguïtés jusqu'au bout du voyage en Algérie». Le même journal poursuit: «Sarkozy a abordé plusieurs thèmes très controversés, sources de tension entre la France et son ancienne colonie.» La presse électronique -Web-, constituée notamment d'anciens éditorialistes français, est loin d'être satisfaite de la visite de leur chef d'Etat en Algérie. «Sarkozy ménage tout le monde et ne convainc personne», a commenté un journaliste. Pierre Moscovici, politologue, écrivain-journaliste et président du Mouvement européen France, estime que ce n'est pas «une franche réussite. Et c'est logique». Et de commenter que «l'accueil était glacial, malgré une bonne moisson de contrats». La visite de Nicolas Sarkozy en Algérie continue à susciter des controverses au sein de l'opinion publique française, comme s'il s'agissait de la première visite d'Etat de Nicolas Sarkozy.