Il a reconnu que le lancement de la campagne pour le troisième mandat, lors de la visite du président français, n'était pas une coïncidence. Le patron du FLN considère que le mandat illimité n'est pas un recul de la démocratie et qu'il n'est pas propre à l'Algérie. Lors de son passage samedi dernier à l'émission télévisée «Forum de l'Entv», Abdelaziz Belkhadem a mis les choses au clair. «La candidature du Président Bouteflika à un troisième mandat ne signifie absolument pas qu'il y a recul de la démocratie puisque la décision revient en dernier lieu au peuple algérien», a-t-il expliqué. Pour lui, que ce soit deux au trois mandats, cela ne change rien puisque, dit-il, le dernier mot revient au peuple. «Il y a un scrutin et c'est au peuple d'élire son président», a-t-il clairement précisé. L'invité du forum est allé loin pour justifier ses dires. Pour lui, le mandat illimité n'est pas propre à l'Algérie. «Même dans les pays comme l'Allemagne et la Grande-Bretagne, des responsables ont dirigé le pouvoir pendant plus de dix ans», a soutenu Belkhadem. Avant de clore son intervention, le patron du FLN a tenu à souligner que le troisième mandat n'est qu'une réponse à la volonté du peuple. Le secrétaire général du FLN a reconnu que la campagne pour le troisième mandat lancée pendant la visite de Sarkozy, était bien calculée. «Il n'y a pas de coïncidence dans la politique, tout est calculé», a-t-il clairement affirmé. Le promoteur du projet de troisième mandat n'a pas été par trente-six chemins pour divulguer ses intentions. «Oui, nous avons voulu tenir à témoin le président français de l'attachement du peuple et de la société civile au président de la République», a-t-il avoué. La visite du président français était une opportunité pour démontrer à l'opinion internationale que la troisième mandature vient de la base. En prenant à témoin le président français, l'Algérie peut aller tranquillement dans son projet de révision de la Constitution. Jusqu'à présent, le parti du FLN fait cavalier seul, sans ses deux partenaires de l'Alliance présidentielle. Alors que des associations invitent le président à se présenter au rendez-vous de 2009, le RND et le MSP observent encore le silence. Parlant de la position de ses deux partenaires, le secrétaire général affirme: «Si l'Alliance n'apporte pas son soutien au troisième mandat, elle est condamnée à mort». A ce sujet, il a indiqué que des négociations sont en cours avec les deux partis de l'Alliance. Cela signifie que les patrons respectifs du RND et du MSP vont bientôt adhérer à cette démarche. Sachant que la révision de la Constitution ne peut se faire sans les deux tiers du Parlement, l'apport des deux alliés s'avère indispensable. Quant aux amendements, Belkhadem affirme que la direction prépare un projet préliminaire pour amender plus de 25 articles de la Constitution. Ces textes portent particulièrement sur l'exercice du pouvoir, la distribution des prérogatives et la fonction de contrôle. Il a indiqué à ce sujet que son parti n'a pas préconisé un poste de vice-président mais plutôt celui de Premier ministre pour éviter une bipolarisation de la fonction exécutive, assurant qu'il faut aller clairement vers un régime politique présidentiel. Le patron du FLN n'a avancé aucun détail sur l'échéance de révision ni même sur le choix à prendre. L'instance exécutive du parti se réunira le 25 décembre prochain pour adopter le projet de troisième mandat.