Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, le confirme. La simultanéité des appels lancés, la semaine dernière, par le FLN, l'UGTA et d'autres organisations satellitaires à l'adresse du président Bouteflika l'invitant à se présenter à un troisième mandat et la visite du président français en Algérie n'était pas une simple coïncidence ou le fait du hasard. L'objectif semble être bien étudié : il s'agit de prendre, en particulier, le président français, Nicolas Sarkozy, qui a effectué une visite d'Etat (du 3 au 4 décembre en cours), à témoin quant à « la popularité du président Bouteflika ». « En politique, il n'y a pas de hasard. Nous voulons prouver et dire aux gens que le président de la République est populaire », a déclaré Abdelaziz Belkhadem quand il a été invité par les journalistes, samedi au forum de l'ENTV, à expliquer le sens à donner à la simultanéité de l'appel au 3e mandat et de la présence du président français à Alger. L'opération est destinée d'abord à l'opinion française et internationale, afin de donner « une façade de légitimité » à ce qui va se passer durant l'année 2008, en l'occurrence la révision de la loi fondamentale du pays pour supprimer la limitation des mandats présidentiels. De surcroît, le secrétaire général du FLN veut exercer une sorte de chantage sur ses deux « partenaires » de l'alliance présidentielle en affirmant « qu'un désaccord sur la candidature de Bouteflika sera synonyme de disparition de cette troïka ». Le FLN, a-t-il ajouté, souhaite que Abdelaziz Bouteflika soit son candidat en 2009. La révision constitutionnelle voulue par l'ex-parti unique, ajoute-t-il, aura pour objectif, en sus du troisième mandat, d'instaurer un régime présidentiel. « Le FLN a créé une cellule pour préparer un projet préliminaire pour amender plus de 25 articles de la Constitution qui concernent particulièrement l'exercice du pouvoir, la distribution des prérogatives et la fonction de contrôle », dira-t-il en précisant que son parti préconise un poste de Premier ministre pour éviter une bipolarisation de la fonction exécutive. « Le FLN presse le président de la République pour présenter le projet d'amendement constitutionnel soit par référendum soit par son adoption par le Parlement », indique-t-il. Le patron du vieux parti estime, par ailleurs, que la suppression du nombre des mandats « ne serait pas un recul de la démocratie, puisque la décision revient en dernier lieu au peuple algérien ». Revenant sur la révision du code communal et de wilaya, un des plus vieux projets qui n'arrive toujours pas à voir le jour, l'orateur indique qu'un conseil ministériel restreint se tiendra la semaine prochaine pour étudier le sujet de l'impôt local. Selon lui, « il est nécessaire de doter les communes et les wilayas de cadres qualifiés et de moyens matériels nécessaires en vue d'assurer un développement local effectif ». Ce projet de loi qui passera successivement devant le conseil du gouvernement, le Conseil des ministres et le Parlement, explique-t-il, apportera plus de prérogatives aux élus locaux et renforcera la mission de contrôle dans la gestion des affaires générales au niveau communal. Le secrétaire général est revenu également sur les résultats obtenus par son parti lors des dernières élections locales, la visite du président français en Algérie et la relation entre les deux pays.