En kachabia bleue avec son épouse et sa fille de quatre ans, sous le crachin et dans le froid face à la cité des Fonctionnaires, il a dressé une tente qui l'accueille lui et sa famille, depuis que l'huissier de justice, accompagné des forces de police, l'a chassé du logement qu'il occupait à la Maison de la culture. Cet ancien moudjahid, médaille arborée fièrement sur la poitrine, attend que la providence vienne à son secours. Hacène L'hadj Abderrahmane, ex-directeur de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri et docteur d'Etat en sciences de l'art, aujourd'hui en position de retraité, se demande si la justice ´´n'aurait pas dans ses attendus oublié de prendre en considération l'arrêté du wali en date du 21 février 2005´´. Cet arrêté énumère les bâtisses appartenant à la Maison de la culture, exception faite du logement occupé par lui et sa famille. Ce logement, soutient encore Hacène L'hadj Abderrahmane, ´´est érigé sur une parcelle de terrain, propriété de l'Urbab de Blida, tout comme le terrain adjacent´´. Et d'exhiber une lettre du Centre d'études et de réalisations en urbanisme de Blida, en date du 3 février 2007 dans laquelle il est clairement confirmé que ´´la partie de l'assiette foncière lui appartient en toute propriété pour l'avoir acquise auprès de ses anciens propriétaires dont acte dressé le 2 avril 1957´´. M.L'hadj Abderrahmane, qui affirme sur la foi du serment, ´´ne posséder aucun logement à titre personnel ou familial sur toute l'étendue du territoire national´´, attend que les ´´députés et mem-bres du Conseil de la nation de la région qui sont entrés en lice, puissent trouver une sortie honorable à ce problème´´. Il affirme que ces élus ont été voir le wali et l'ont sensibilisé sur son cas. Tout comme il affirme que l'ONM de Tizi Ouzou a également saisi le wali pour le règlement de cette fâcheuse affaire. En attendant, un vieux travailleur de l'art et de la culture et sa famille se retrouvent dehors en plein décembre! Certes, l'expulsion est affaire de justice, mais où donc est l'humanité?