Seulement 906 foyers du Grand Sud algérien sont alimentés par des systèmes photovoltaïques. La part des énergies renouvelables dans la consommation primaire d'énergie en Algérie représente seulement 0,01%. Un taux jugé très faible à en croire les estimations du directeur de recherche au centre de développement des énergies renouvelables (Cder), Sifeddine Labed. Intervenant hier en marge du séminaire sur les énergies renouvelables et l'énergie solaire, organisé par la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie, à Alger, ce dernier estime que «le blocage réside dans l'absence d'une volonté politique». Mais l'obstacle majeur à la diffusion des énergies renouvelables demeure le coût excessivement élevé. Les efforts sont consentis en matière de législation mais le développement de ce système, sur le terrain, fait défaut. Notons que le décret sur les coûts de diversification de la production d'électricité prévoit des conditions avantageuses aux producteurs d'électricité produite à partir de sources renouvelables. Actuellement, seuls 906 foyers du Grand Sud algérien sont alimentés par des systèmes photovoltaïques. Les wilayas concernées sont Tamanrasset, Tindouf, Illizi et Adrar. Le coût d'investissement s'élève, selon M.Khellaf Rezoug, responsable commercial auprès du département de recherche et de développement de l'électricité et du gaz, à 773 millions de dinars. Le ministère de l'Energie et des Mines avait annoncé un important programme de 900 millions de DA à partir de 2006, au profit des populations du Sud. Il s'agit d'équiper 5500 foyers en chauffe-eau solaire ainsi que l'électrification de 13 villages. L'Algérie projette d'atteindre en 2015, une production nationale d'électricité dont 5% par l'énergie solaire et 12% en 2027. Les participants à cette rencontre s'accordent à dire qu'il faudrait diversifier nos sources d'énergie sachant que nos réserves pétrolières ne dépassent pas 20 années et celles du gaz 50 années. Pourtant, selon une étude publiée par des scientifiques allemands, l'Algérie pourra satisfaire la totalité des besoins de l'Europe en électricité à partir de l'énergie solaire à l'horizon 2050. «L'Algérie qui exporte d'importantes quantités de pétrole et de gaz vers l'Europe, recèle de grandes ressources d'énergie solaire à même de satisfaire la totalité des besoins de l'Europe en électricité», indique l'étude. Pour sa part, le directeur général de la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie, M.Hergenroether, a indiqué que l'Allemagne, leader mondial dans le domaine des énergies renouvelables, a réalisé plusieurs partenariats en Algérie. Les entreprises allemandes Schott et Siemens sont fournisseurs pour la construction de la centrale thermique solaire-gaz hybride au Sud. «De nombreuses sociétés allemandes tels Phaesun, Solar23, Vollmer et Conergy pourraient mettre en place des partenariats dans le secteur solaire», a-t-il proposé. L'Institut solaire allemand de Julich prépare, actuellement, la construction d'une tour solaire pour la nouvelle ville de Sidi Abdellah. Selon M.Hergenroether, les sociétés allemandes commencent à se réinstaller en Algérie, actuellement leur nombre s'élève à 140.