Mouvement De jeunes vendeurs à la sauvette ont protesté, hier, devant le siège de l'APC de la Casbah contre la décision des autorités d'interdire le commerce informel. Cependant, le motif le plus important de la colère de ces commerçants est la liste des bénéficiaires des comptoirs de vente dans les deux nouveaux marchés de la commune. «Je ne comprends pas l'attitude des autorités, déclare un jeune vendeur. Qu?elles aient décidé d'interdire le commerce informel, je comprends, mais ce que je ne comprends pas c?est comment et sur quels critères elles se sont basées pour distribuer les comptoirs dans les deux nouveaux marchés» «L'interdiction du commerce informel touche tout le monde. Or, la décision d'avoir une place dans le nouveau marché, ne concerne que quelque-uns», dira un autre protestataire. Un autre précise : « Je suis installé ici depuis au moins dix années, du jour au lendemain on nous pourchasse comme des malpropres.» Pour leur part, les responsables de l'APC ont reçu les doléances des jeunes et leur ont promis d'examiner leur situation, au cas par cas. Un responsable de l'APC, dira : «C'est le wali qui a décidé d'interdire tout commerce informel» et de poursuivre : «En échange de cette interdiction, et pour ne pas pénaliser ces jeunes, nous avons construit deux marchés avec cloture. Cela va leur permettre de travailler correctement et dans la légalité» cependant «les deux marchés ne peuvent contenir tout le monde, car ne disposant que de mille places». «Alors nous avons décidé de privilégier les jeunes qui résident au niveau de notre commune». «Les autres n?habitent même pas ici», continue ce responsable. Par ailleurs, les jeunes protestataires avaient décidé dans la matinée d'hier de détruire les deux nouveaux marchés, mais, ils en ont été empêchés par les béneficiaires qui comptaient ainsi défendre leurs places. Le pire a pourtant bien failli se produire si ce n'était l'intervention des éléments des services de sécurité qui ont calmé les esprits. L?un des nouveaux bénéficiaires se demande : «Je ne comprends pas pourquoi ils veulent s'en prendre à nous, nous avons bénéficié légalement de cet endroit et nous n'accepterons pas qu'une tierce personne le détruise.» La décision d'interdire le commerce informel et d'ouvrir un marché spécialement à cet effet, n'a visiblement pas fait que des malheureux. Questionné, un commerçant commente la décision: «Non seulement les vendeurs à la sauvette salissaient l'endroit, mais surtout ils vendaient n'importe quoi». Un policier estime, pour sa part, que «c'est une bonne chose dans la mesure où ce marché informel était devenu le repère des voleurs. Les agressions avaient lieu en plein jour. La densité de la population rendait notre tâche très difficile». Samir, un jeune qui habite la Casbah, espère qu'avec cette décision «il y aura moins d'anarchie».