Les décharges existant aujourd'hui à Alger ne sont pas conçues pour protéger l'environnement. La gestion des déchets pose un véritable problème. Répondant à l'appel du président de la République, des entreprises françaises, spécialisées en la matière, tentent d'apporter leurs expériences au plan national d'action pour l'environnement et le développement durable. Dans ce sens, des discussions ont été engagées par leurs représentants avec les différents responsables locaux, notamment les ministères de l'Environnement et de la Santé, les premiers responsables du CHU Mustapha Bacha, a révélé hier Mme Claude Masegosa, attachée commerciale à l'ambassade de France à Alger. «Nous avons invité les sociétés françaises à venir investir en Algérie», a-t-elle ajouté. La rencontre d'hier devait permettre aux entreprises de découvrir le marché algérien de la gestion des déchets. La délégation est composée de 20 entreprises françaises disposant d'une solide expérience en matière de gestion des déchets ménagers, industriels et hospitaliers. Ces opérateurs, en quête de professionnels algériens du secteur de l'environnement, sont intéressés par le développement de partenariats et de contacts avec les institutions confrontées aux problèmes environnementaux. Le Dr Touhant Jalel, praticien inspecteur et membre du groupe du travail Task Force, a expliqué que l'objectif de son équipe est d'organiser une filière de gestion de déchets d'activité de soins à risque infectieux (Dasri-Plus), un projet s'étalant de 2005 à 2009. «Nous avons travaillé avec la société française AC'Sees. Notre but est de faire le tri des déchets à la source», a-t-il indiqué. Plus explicite, il dira: «Il y a la filière noire, déchets assimilables aux ordures ménagers (Daom), la filière jaune, déchets d'activité de soins à risque infectieux (Dasri), la filière rouge, déchets chimiques et toxiques (DCT), et enfin la filière verte, déchets anatomiques.» Un schéma directeur à mettre en place afin de mieux gérer les déchets hospitaliers. «A vrai dire, rien ne garantit que l'infirmier a séparé les déchets, chacun dans sa filière en raison de la non-organisation de cette activité. Il ne s'agit pas seulement d'une question d'équipement, mais de la formation de tout le personnel», a-t-il enchaîné. Et d'ajouter: «Notre objectif est de concrétiser ce projet au niveau de toutes les infrastructures hospitalières à travers le territoire national, d'ici à 2009. Ceci va du tri au traitement des déchets en passant par le stockage.» Pour ce faire, les entreprises françaises proposent des incinérateurs et des banaliseurs. Pour sa part, Stéphane Heddesheimer, vice-président de Suez Environnement, a déclaré: «En tant que professionnel, nous souhaitons que l'Etat algérien lance un appel d'offres pour mieux gérer les déchets. Car nous sommes prêts à mettre notre savoir-faire au service du secteur sanitaire algérien.» Au chapitre du paysage environnemental du pays, il affirme qu'Alger est confrontée à deux problèmes, «l'un a trait à la collecte des déchets et à la propreté de la ville et l'autre est lié au traitement des déchets en décharge». Il renchérit: «Les décharges qui existent aujourd'hui à Alger ne sont pas conçues pour protéger l'environnement. Elles sont polluantes. Je crois savoir que les autorités algériennes ont décidé de créer de nouvelles décharges répondant aux normes internationales.» Et cela «est de notre ressort», a-t-il conclu.