La première condamnation vient du président de l'Union des radios et télévisions arabes, M.Hamraoui Habib Chawki, également directeur général de l'Entv. La chaîne satellitaire qatarie de télévision Al Jazeera a fait le faux pas qui a permis de dévoiler le gros fil qu'elle a à la patte. Un faux pas qu'elle a tenté d'annuler précipitamment. Peine perdue, le rapide «va-et-vient» n'a échappé à personne. Au lendemain du double attentat qu'a connu Alger le 11 décembre dernier, cette chaîne a lancé un «sondage» avec l'inqualifiable question: «Etes-vous favorable aux attentats d'Al Qaîda en Algérie?». Il était demandé aux sondés de répondre par «oui» ou par «non». Le «oui», toujours selon Al Jazeera, l'aurait remporté à 54% alors que tout le monde sait que la quasi-totalité des Algériens ont voté pour la paix et la réconciliation nationale. C'est précisément là que Al Jazeera a mal. Malgré la grosseur de la couleuvre de vouloir faire croire qu'une majorité d'êtres humains est capable d'être favorable au crime, la chaîne installée à Doha est coupable de faire l'apologie du terrorisme. Un crime contre l'humanité que celui d'encourager l'internationale terroriste à poursuivre ses tueries de masse. Un crime contre l'humanité qui devrait faire réagir toute la communauté internationale et en particulier, les associations civiles tant algériennes qu'internationales, pour le porter devant toutes les juridictions du monde où qu'elles se trouvent. La première condamnation vient du président de l'Union des radios et télévisions arabes (Asbu), M.Hamraoui Habib Chawki, également directeur général de l'Entv, la chaîne de télévision algérienne. «Je pense qu'une question posée de cette façon n'est pas seulement une manoeuvre ou une justification des attentats terroristes; c'est surtout une couverture, une connivence et une alliance», a-t-il précisé dans une déclaration publique. Il a ajouté que «c'est une grave dérive qui a transformé cette chaîne en porte-parole officiel d'Al Qaîda et du terrorisme». Il n'a pas manqué de rappeler que «ceci est inacceptable que ce soit en Algérie ou ailleurs par les honnêtes gens à travers le monde qui condamnent les crimes du terrorisme et qui condamnent également l'utilisation scandaleuse de la noblesse du journalisme et de la profession pour souiller le micro avec le sang des innocents». En journaliste qu'il n'a jamais cessé d'être, M.Hamraoui Habib Chawki s'est indigné devant une telle souillure professionnelle en déclarant qu'«il n'y a pas une once d'éthique ou de déontologie dans ce qui a été fait» après avoir appelé «toutes les parties en Algérie: gouvernement, partis politiques ou société civile à prendre des positions qui puissent sauvegarder l'honneur de nos martyrs». Le rapide retrait en catimini du «sondage» par la chaîne Al Jazeera de son site Internet n'aura pas réussi à maintenir intact le dernier «voile» qui cachait sa vraie «chapelle». De cette même chapelle qui peut faire taire des télévisions qui ne lui sont pas soumises comme la chaîne Al Manar qui s'est re-trouvée interdite de satellite. Al Jazeera a longtemps voulu faire croire aux Arabes qu'avec elle, ils pouvaient avoir une télé plus performante que la chaîne CNN, des Américains. Le mythe a été bien entretenu par les slogans «d'une chaîne sans tabous». Par des débats «osés» en invitant sur le plateau des personnalités les plus contestables que peut contenir la planète. Dans la foulée, elle justifie sa diffusion de cassettes audio et vidéos de l'internationale terroriste Al Qaîda par son «attachement viscéral» à la liberté d'expression. Il est vrai que la mystification a si bien marché qu'elle a donné un audimat certain. Un livre à la gloire de la chaîne est venu s'ajouter à la mascarade. «Al Jazeera: la chaîne qui défie l'Occident» est le titre de l'ouvrage qui, comme de jure, a été artificiellement inscrit au hit-parade des ventes. D'ailleurs, l'auteur, un certain Hugh Miles, a eu cette phrase: «Je n'ai pas reçu le moindre argent de la part d'Al Jazeera pour ce livre». Une précision de trop qui est on ne peut plus révélatrice du sentiment de culpabilité qui anime l'auteur. Une précision qui suggère que l'argent peut très bien provenir d'ailleurs que d'Al Jazeera. Ceci pour dire «l'impunité» et la «glorification» dont jouit la chaîne à l'échelle internationale quand d'autres chaînes se font étouffer pour un moindre délit mais surtout parce que porteuses d'autres valeurs. En réalité, on doit la vraie nature d'Al Jazeera à Hugh Miles lui-même. Dans son livre, il rapporte des propos qui comparent la chaîne à Frankenstein. Le monstre qui a fini par échapper au contrôle de celui qui l'a fabriqué. Si le sondage a été fait au nom du «refus des tabous», de «la liberté d'expression», de «la liberté de ton» et d'autres avanies du même goût, alors pourquoi Al Jazeera n'a jamais inscrit «le nucléaire israélien» dans ses débats contradictoires en invitant toutes les parties, même les plus contestées, comme celles qui sont taxées de «négationnistes». Aux dirigeants d'Al Jazeera nous, les journalistes fiers de leur métier, disons seulement: chiche!