Une exposition intitulée «L'art islamique dans la collection Calouste Sarkis Gulbenkian», organisée par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc), se tient à la galerie Baya du Palais de la culture Moufdi-Zakaria jusqu'au 31 janvier 2008, dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe 2007». Initiée par le ministère de la Culture, en partenariat avec la Fondation «Gulbenkian», l'exposition comprend 50 pièces ‘'issues'' de plusieurs pays du monde musulman (Syrie, Turquie, Iran...) et portent notamment sur la céramique, le manuscrit, le tapis, l'ébénisterie et les tissages. Parmi les pièces en céramique exposées, figurent un pichet en jade de Samarkand de la période Timouride Néphrite (1449-1471), un carreau de faïence perse orné d'une inscription coranique, datée du XIVe siècle, un plat turc en céramique à décor peint sous glaçure de la fin du XVIe siècle, une lampe de mosquée remontant à la période Mameluk (1354-1361) ainsi qu'un ‘'kendi'' perse avec montage en métal de la période Safavide (XVIIe siècle). Une série de livres d'une grande valeur, dont une page de début d'un manuscrit du Saint Coran, rehaussée d'or et de pigments, provenant de Boukhara (Perse), une ‘'Khamsa'' de Nizami du XVIIe siècle, une reliure d'un manuscrit religieux de la même période et une ‘'Kulliyat'' du poète et penseur perse S'adi, du XVIIIe siècle, fait également partie de la collection présentée qui inclut aussi une paire de vantaux de portes laquées de la période Kajar (XIXe siècle) et un étui à miroir en papier mâché du même siècle. La magnificence du tapis a été mise en exergue, lors de cette exposition, comme le montrent les pièces en soie et velours du XVIIIe siècle, notamment le tapis provenant directement du type ‘'Jardin'' de l'époque Safavide, portant la signature du grand tapissier Hagop Kapoudjian. Des tissus d'une grande finesse ont été exposés également, à l'occasion de cet événement culturel, dont un panneau de velours présentant une composition continue d'enroulements et de fleurs, tissé au XVIIe siècle, un panneau orné de typiques médaillons ovalisés à décor floral avec prédominance de tons rouges et or et une pièce en velours décorée de motifs floraux (oeillet ouvert, stylisé, intercalé avec des feuilles falciformes, des tulipes et des grenades). «L'art islamique a fasciné le monde et continue à le faire. Il témoigne du degré de raffinement atteint avec des oeuvres inestimables aux plans historique, culturel et artistique», est-il noté dans le texte de présentation de l'exposition. Le collectionneur privé, Galouste Sarkis Gulbenkian, (1869-1955) homme d'affaires, pionnier dans l'exploitation du pétrole au Moyen-Orient, qui possédait 6000 pièces de plusieurs époques, civilisations et arts, avait pour souci de donner à cette collection une dimension culturelle et une diffusion internationale pérennes. Il a consacré, par testament, une part importante de sa fortune à la création de la Fondation qui porte son nom et qui a vu le jour à Lisbonne.