Tous les ingrédients sont réunis comme par enchantement pour une crise sociale sans précédent. Depuis quelques mois, le citoyen subit de plein fouet une flambée quasi générale des prix de produits de première nécessité. Chaque jour est une épreuve pour les consommateurs. La loi du marché est implacable. On ne sait toujours pas ce que feront les pouvoirs publics. Le soutien des prix peut-il être la solution? Lequel cas, l'Etat doit soutenir tous les produits. Un retour à la case départ. L'économie de marché n'aura plus de sens. La flambée spectaculaire des prix des fruits et légumes s'ajoute à celle des produits de première nécessité tels la semoule, les légumes secs, l'huile et le lait pour achever le consommateur algérien. Le lait en sachet se fait rare. Le lait en poudre est inaccessible. Tous les ingrédients sont réunis comme par enchantement pour une crise sociale sans précédent. La situation sécuritaire n'est pas aussi reluisante. Bref un tableau noir. Et ce n'est pas fini. La fièvre, qui s'est emparée des étals à l'occasion de l'Aïd El Adha, est toujours de mise. Les prix forts sont toujours maintenus. Et rien n'indique une évolution allant dans le sens des attentes des citoyens dans les jours à venir. La loi de l'offre et de la demande jugulée à leur guise par des mandataires peu scrupuleux offre peu d'espoir quant à une amélioration du pouvoir d'achat qu'induirait une baisse des prix. Le lait en sachet reviendra sûrement sur le marché. On parle d'une reprise de production dans les prochains jours si l'issue d'une rencontre gouvernement-producteurs s'avère concluante, notamment au sujet des subventions non versées. La flambée des prix n'a de sens que celui de dévoiler la fragilité du commerce national. Dépendant du marché international, les prix des produits de consommation dans notre pays subissent de plein fouet le moindre changement des cours de prix de matières premières qui se répercute rapidement sur les prix à la consommation obligeant, par conséquent, les consommateurs à recourir au système «D» pour gérer des crises qui se suivent et se ressemblent. A présent, la situation est pesante. Trop pesante même car l'avenir très proche n'est pas porteur d'espoir. Quand bien même est annoncé le soutien du prix de la semoule, l'augmentation du prix de l'huile de table aura de lourdes conséquences sur la bourse du citoyen. Il reste cependant l'application de la nouvelle grille des salaires qui permettra peut-être de souffler un peu. Mise à rude épreuve, la bourse familiale ne répond plus. La nouvelle grille des salaires prévue le mois prochain saura-t-elle y remédier? On sera certainement loin d'un salaire adéquat en mesure d'une vie convenable, mais il reste qu'une petite augmentation soulagera le consommateur. Au sein de l'opinion, l'accent est mis sur l'urgence d'aligner les salaires sur la réalité du marché une fois la libéralisation des prix effectuée. Le soutien des prix ne profite pas aux faibles salaires seulement et n'apporte pas du tout les réponses attendues. On lui préfère une revalorisation salariale calculée sur la réalité du marché. On en est encore loin, regrette-t-on lorsqu'on constate les mesures prises, qualifiées souvent de frileuses. Le calvaire va-t-il encore durer?