La situation de crise sociale qui guette l'Algérie puise ses racines de la flambée des cours mondiaux des produits de première nécessité. Face aux crises à répétition provoquées par les cours des prix de produits de première nécessité, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, préconise une batterie de solutions. Lesquelles sont susceptibles, selon lui, d'éviter une quelconque «noyade» du pays. Lors de son passage, samedi dernier, au forum de l'Entv, Ouyahia a présenté ses propositions, parmi lesquelles on retient la fixation de prix référentiels des produits concernés. Mais, pour ce faire, le numéro un du RND estime que l'importation de ces produits revient à l'Etat. En parallèle à cette suggestion, Ahmed Ouyahia dit croire dur comme fer que, à court ou à long termes, rien ne peut se faire sans la révision de la politique agricole. C'est, en effet, là le coeur de la problématique. Il faut dire qu'en l'absence d'une stratégie agricole, sérieusement pensée, le pays continuera inévitablement à parer au plus urgent. Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique propose, dans le même chapitre, de procéder à l'assainissement du secteur de l'agriculture des spéculateurs et de lutter contre le bradage des terres agricoles. Il y a lieu de souligner que la flambée vertigineuse des prix des fruits et légumes, observée ces derniers mois, est due, selon les observateurs, à des spéculateurs qui nourrissent les enchères. Mais il n'y a pas que ça. La situation de crise, en matière de sécurité alimentaire, puise ses racines, selon M.Ouyahia, de la flambée des cours mondiaux des matières premières. Celle-ci ne va pas sans influer sur les prix des produits de base en Algérie. «Cette hausse ne durera pas une année ou deux, mais s'étalera sur plusieurs années», estime le secrétaire général du RND, à juste raison d'ailleurs. En effet, les experts économiques estiment que tant que les prix du baril du pétrole resteront au seuil où ils sont actuellement, les cours mondiaux des matières premières ne connaîtront pas de baisse notable. Abordant les dernières décisions prises par le gouvernement, relatives à la subvention des prix de la semoule, le leader du RND estime que cette solution «n'est pas judicieuse». Il a estimé, par là même, que l'Algérie ne devra pas se contenter des recettes pétrolières, mais, qu'il faudra booster les investissements. Cela ne peut se faire, selon Ahmed Ouyahia, qu'en éradiquant la bureaucratie qui freine les investissements. Il convient de signaler en ce sens que plusieurs investisseurs étrangers, ayant montré leur volonté d'investir en Algérie, ont dû se rétracter à cause de la bureaucratie qui fait de la moindre démarche dans ce cadre un véritable parcours du combattant. «L'investissement a grand besoin d'un soutien aussi bien au niveau local qu'international en vue de créer de nouveaux postes d'emploi et de tirer des profits de l'expertise étrangère», a souligné le secrétaire général du RND. M.Ouyahia a mis, en outre, en exergue la nécessité d'accorder davantage d'intérêt aux autres secteurs tels que le tourisme, au lieu de compter seulement sur les revenus des hydrocarbures, rappelant que son parti «lutte contre le populisme, les demi-mesures et la politique de ‘'un pas en avant, deux pas en arrière''». Il faut souligner, enfin, que le leader du RND s'est farouchement opposé à l'augmentation des salaires de la Fonction publique. Ce qui lui vaudra, et pour longtemps, le «dédain» des fonctionnaires. Jusqu'à présent, Ahmed Ouyahia campe toujours sur sa position. «Le temps me donnera raison», ne cesse-t-il de marteler, comme pour répondre à ses détracteurs.