La coordination de ces syndicats autonomes tiendra, jeudi, une réunion pour fixer la date et la nature de ce mouvement. Un ample mouvement de protestation est décidé par 12 syndicats autonomes. Il touchera les secteurs de la santé, de l'éducation et de l'enseignement supérieur. La date et la nature de la protestation ne sont pas encore fixées. La coordination des 12 syndicats autonomes tiendra, ce jeudi, une réunion pour arrêter justement la forme que prendra la contestation. La coordination est constituée du Cnes, du Sncp, du Snpdsm, du Snmam, de l'Unpef, du Snapest, du Snte, du Snpsp, du Snvpaf, du Snpssp, du Snapap et du Satef. La coordination passe ainsi à la vitesse supérieure. Pour le Syndicat des praticiens de la santé publique (Snpsp) qui fait partie de cette structure, c'est une rencontre «décisive à travers laquelle nous allons dégager un plan d'action commun». Ce dernier s'inscrit, dira à L'Expression le Dr Lyès Merabet, secrétaire général du Snpsp, dans la pression. «Nous sommes déçus par rapport à nos tentatives de régler nos doléances. Nos déplacements sont restés sans écho et les choses n'ont pas bougé», déplore le Dr Merabet. Il évoque, dans ce sens, le retard enregistré dans l'élaboration des statuts particuliers dans différents secteurs. «Nous sommes à la fin de l'année et aucun statut n'est finalisé ou prêt à être appliqué», constate-t-il. Notre interlocuteur parle également de la dégradation «flagrante» du pouvoir d'achat. «Nous voyons que l'augmentation des salaires, qui n'est pas applicable jusqu'à présent, est un discours dépassé par les événements», considère le secrétaire général du Snpsp. Même son de cloche au Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) qui veut élargir le champ d'action. «L'action commune qui sera entreprise est une réponse donnée aux pouvoirs publics à cette marginalisation, pour ne pas dire mépris, des syndicats autonomes», affirme le coordonnateur national du Cnes, M.Malek Rahmani. La concertation des syndicalistes pour une action commune de protestation vise, selon M.Rahmani, à créer une force à «contre-pouvoir» pour faire front à toutes les difficultés qui entravent leurs actions. Son organisation, dit-il, sera présente en force à cette rencontre. Sur la dégradation du pouvoir d'achat, M.Rahmani soutient que les choses s'aggravent car «la sauvegarde du pouvoir d'achat ne passe pas obligatoirement par l'augmentation des salaires. Nous devons prendre position sur ce plan et agir ensemble». En outre, la rencontre pour le Cnes va dans le sens de la construction de la Coordination. «Nous allons fixer ses objectifs et poursuivre nos efforts pour qu'elle puisse avoir des bases solides. Nous devons ainsi travailler doucement mais sûrement», indique-t-il. D'ailleurs, une charte de la Coordination sera adoptée par les syndicalistes lors de cette rencontre. Le Cnes a déjà élaboré sa propre proposition. La feuille de route du Cnes, qui sera transmise à la tutelle, est basée sur la situation socioéconomique du pays. La coordination des syndicats autonomes conteste, rappelons-le, la nouvelle grille des salaires, ainsi que la problématique de leur représentativité et leur représentation dans les débats sociaux. C'est dire que les organisations syndicales autonomes ont compris qu'il faut aujourd'hui unir leurs efforts et mener des actions communes pour peser lourd dans leurs démarches de défendre les droits des travailleurs. La création de la coordination en est la preuve. Cependant, réussiront-ils à faire pression sur les pouvoirs publics? Car même si l'essentiel de la première étape est franchi sur le plan de l'organisation, la suivante, la plus importante, sera plus rude. Celle de faire aboutir concrètement et efficacement les doléances des travailleurs.