La réconciliation nationale, l'amnistie et la révision constitutionnelle seront passées en revue. Le président de la République procèdera demain, à l'ouverture de l'année judiciaire.. La cérémonie officielle sera marquée par le discours de M.Abdelaziz Bouteflika. Une intervention très attendue au vu des dossiers importants qui demeurent en suspens en attendant une décision du premier magistrat du pays. Des questions qui sont en lien direct avec le secteur de la justice. Vient, en premier lieu, la Charte pour la paix et la réconciliation nationale dont le délai a expiré le 31 août. Prorogation ou pas? Avocats et hommes politiques se penchent sur ce dossier depuis près d'un mois. Bouteflika qui a « esquivé» la question lors de sa première sortie médiatique après un long congé d'été, au début du mois devant les banquiers arabes, sera très probablement amené à trancher. C'est du moins l'avis des juristes que nous avons joints hier au téléphone. «Il est important pour nous en tant que juristes d'avoir une vision claire concernant les suites à donner au projet du président, principalement sur le plan ayant trait à la reddition des terroristes après la fin du délai de grâce» précise un avocat à la cour d'Alger. En effet, en l'absence de mesures officielles, la justice se trouve «immobilisée», souligne notre interlocuteur qui ajoute, que «les juristes sont guidés dans leur mission par les textes de loi, et non par des déclarations politiques». Allusion faite aux déclarations des ministres et des chefs de partis qui penchent pour la prolongation des délais. Interrogé sur ce dossier, M.Aîdouni, le président du Syndicat national des magistrats, avait clairement signifié que «la mission des magistrats est terminée». Un conflit a même surgi entre les magistrats et le bâtonnat sur le traitement des dossiers liés à la tragédie nationale. Demain, il est attendu du président qu'il rompe son silence, notamment au sujet du retour des dirigeants de l'ex-FIS sur la scène politique, après le souhait affiché par Rabah Kebir de créer un parti politique. Idem pour la question de l'amnistie générale. Celle-ci tranchée par la charte, le débat a été remis sur le tapis par le président du Mouvement de la société pour la paix, MSP, M.Boudjerra Soltani. A moins d'un revirement de situation, le président devra réitérer sa position, défendue sans équivoque, durant la campagne pour la charte, qui s'est inscrite contre l'amnistie générale. Le deuxième dossier, grand dossier, concerne la révision du texte fondamental. Annoncé pour la fin de l'année en cours, rien n'a filtré encore sur le contenu de la copie du président. Mais les choses devront s'accélérer dans les jours qui suivent. Et pour cause, la Constitution doit être soumise à l'approbation du peuple par référendum dans les cinquante (50) jours qui suivent son adoption par le Parlement. Si l'on tient compte de l'échéance fixée par le président, ce projet de loi atterrira sur la table du Parlement au plus tard durant la première quinzaine du mois d'octobre. Au-delà de ces deux dossiers qui intéressent tous les Algériens, l'ouverture de l'année judiciaire sera l'occasion pour le président de revenir sur la réforme de la justice. Les magistrats, eux, appréhendent la sortie du président, qui devra fixer la date de la tenue du Conseil national de la magistrature renvoyée aux calendes grecques. Les magistrats ont souhaité que le CNM se tienne, dès lors qu'un mouvement y est prévu. De plus, il est prévu que certains cas disciplinaires seront tranchés.